
Les lumières de la salle sont encore allumées quand elle s’avance sur scène. Elle est sans peur.
Si la chorégraphie est bavarde, c’est de façon surprenante plus au niveau des pieds que des mains. À petits pas rapides, elle ne demeure jamais une seconde sur place. Elle répète un mouvement une demi-douzaine de fois, d’un côté et puis de l’autre, et méthodiquement passe au suivant.
Et elle se met au travail au sol, tout en conservant la même esthétique. Elle semble se permettre n’importe quel mouvement (« J’ai voulu laisser le corps dire tout ce qu’il veut dire sans le censurer, » elle dit dans le programme) pour qu'il devienne exutoire, voire exorcisme, quelque chose à expulser du corps.
Ces jambes nerveuses se calment et ce sont les bras qui deviennent à leur tour bavards.
Le danseur Frédéric Tavernini se joint à elle et épouse son esthétique. Malgré son imposante grandeur, il semble plus léger qu’elle. Ses pieds glissent sur le sol.
Même lorsque leurs corps se rencontrent enfin, ils conservent cette esthétique convulsive. Pendant qu’il la transporte d’un côté à l’autre du plancher, elle continue de gesticuler. Ses bras ne veulent pas le laisser tranquille. La précision n’est pas dans le mouvement, mais dans la démarcation de cet esthétique bordélique.
Et ils terminent au sol, plus calmes, flottants même, baignant dans une lumière bleue. Le mouvement est sorti. L’exorcisme a fait son effet.
6 & 7 juin à 20h
Place des Arts – Théâtre Maisonneuve
www.fta.qc.ca
514.844.3822 / 1.866.984.3822
Billets : 43-58$ / 30 ans et moins : 38-53$