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Au coeur d'une étoile : une entrevue avec Aurélie Pedron

19/9/2016

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photo de Sylvain Verstricht
En 2014, la chorégraphe Aurélie Pedron crée ENTRE, performance pour un spectateur à la fois. Les yeux bandés, celui-ci découvre l’œuvre au toucher, en demeurant en contact avec la danseuse. L’année suivante, elle remporte Le prix DÉCOUVERTE de la danse de Montréal. Au début de 2016, elle poursuit avec INDEEP, une performance de dix heures où des jeunes de la rue, les yeux bandés, évoluent dans un espace clos. Cette semaine, elle récidive avec LA LOBA, un déambulatoire composé de douze performances en simultané dans l’ancien institut des sourds et muets, jadis géré par des religieuses.
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SYLVAIN VERSTRICHT Comment as-tu découvert l’espace du 3700 Berri?

AURÉLIE PEDRON Après mille téléphones. Des personnes qui m’ont envoyé à des personnes référentes qui m’ont envoyé à des personnes référentes… C’est quelqu’un qui travaillait pour l’Arrondissement du Plateau qui m’a dit « Tu devrais essayer de contacter l’institut des sourds et muets (qui est encore de l’autre côté de la bâtisse). Leur bâtisse est vide. » J’ai appelé là-bas. Ils m’ont donné le numéro de téléphone de la personne qui travaille au Gouvernement du Québec – parce que cette bâtisse appartient maintenant au gouvernement – puis il y a un employé de la location des espaces vacants et voilà! De tous les espaces vacants de Montréal – il y en a des millions – de tous ceux que j’ai réussi à contacter, c’est le seul que j’ai réussi à visiter et à louer.

VERSTRICHT Qu’est-ce que tu cherchais en particulier?

PEDRON Je cherchais un espace vide et suffisamment grand pour accueillir douze performances.

VERSTRICHT Quel est ton rôle dans cette nouvelle création, LA LOBA?

PEDRON Chorégraphe, parce que je travaille avec des corps, mais c’est très « installation-performance » tout ce qu’on a bâti. C’est performatif aussi parce que le temps va transformer l’état des interprètes et parce que je travaille avec d’autres matériaux, que je les mets en relation. Je suis vraiment entre les arts visuels et la danse. Les interprètes ont leur grande part de création aussi parce que je les fais beaucoup travailler sur de longues, longues improvisations. Elles me donnent du matériel et je construis à partir de ce matériel et de qui elles sont comme personnes. Ça, c’est important pour moi.

VERSTRICHT Comment as-tu choisi ces interprètes?

PEDRON Par instinct, beaucoup. Mais en fin de compte je réalise que j’ai rassemblé un bassin de personnes qui ont le même fond, une profondeur.

VERSTRICHT Y a-t-il quelque chose qui relie toutes ces installations?

PEDRON Oui, mais je n’ai pas envie de donner de thématiques. Je me bats comme un beau diable, parce que je trouve qu’il y a évidemment quelque chose qui a émergé de ce travail. Tu es au cœur d’une étoile. C’est douze performances. Ce n’est pas un spectacle avec un début, un milieu, une fin. Quand les spectateurs arrivent, ça a déjà commencé. Ça peut avoir commencé il y a mille ans, on n’en sait rien. Et, quand ils partent, peut-être que ça va continuer encore mille ans.

VERSTRICHT Donc c’est un déambulatoire en continu où les spectateurs sont laissés à eux-mêmes?

PEDRON Oui. Ils ne sont pas guidés. Il n’y a pas de chemins. Il y a juste quelques performances qui sont pour un spectateur à la fois, alors là il faut qu’ils s’inscrivent en arrivant. Ça se déroule sur trois heures.

VERSTRICHT Qu’est-ce qui était là au début? Voulais-tu travailler quelque chose en particulier?

PEDRON Il y a deux choses sur lesquelles je voulais travailler : le rapport au temps et à l’espace, pour l’interprète et pour le spectateur. Le rapport au temps, je l’ai déconstruit parce qu’il n’y a pas de linéarité et que le spectateur va savoir quand c’est bon pour lui, quand il en a assez d’une performance. S’il a envie de rester trois heures avec Rachel Harris, il peut rester trois heures avec Rachel. S’il veut rester une minute par performance et s’en aller au bout d’un quart d’heure, c’est parfait aussi. Je n’aime plus du tout le spectacle sur scène. Je ne suis plus bien avec ça. On a beau essayé de se décoincer des paramètres qui font que le théâtre est dans une salle, je n’y arrive pas. Milieu, début, fin : ça ne m’intéresse pas. Faire un show entre trente minutes et une heure, peut-être une heure trente si tu es super audacieux, je me sens coincée. J’avais envie de déconstruire ça et l’espace du public. Je trouve que d’avoir une centaine, deux cents, mille, deux milles personnes assises en face de toi… Le quatrième mur, il n’est pas entre l’espace du spectateur et des performeurs. Le mur, c’est les spectateurs. Ça, on ne peut pas le déconstruire. Ça fait qu’il faut exploser les spectateurs, d’où l’idée du déambulatoire. La performance dans la pièce où nous sommes présentement, ce sera juste pour quatre spectateurs à la fois. D’autres performances, un à un. On n’est pas engagé de la même manière comme spectateur. Quand on est dans un rapport de proximité et dans l’intimité du performeur, on devient super important et on voit notre potentiel à transformer l’œuvre.

VERSTRICHT Tu t’es rendue compte de ça assez vite parce que tu n’as pas fait tant de pièces que ça dans des théâtres…

PEDRON La dernière pièce que j’ai faite dans un théâtre était Corps caverneux et j’ai eu une insatisfaction avec cette pièce-là. J’avais touché une matière qui était intéressante pour moi, je n’étais pas nulle part, mais il manquait quelque chose. Et cette pièce-là, je l’ai écartée, je l’ai morcelée et j’en ai fait un parcours déambulatoire pour un spectateur à la fois dans un sous-sol au Festival de théâtre de rue de Lachine, puis là c’était magnifique. La pièce se tenait. C’était complet. C’est à partir de ce moment-là que j’ai réalisé qu’il faut que je déconstruise les formes. Je ne me sens pas à l’aise dans la forme traditionnelle. Je ne suis pas à mon meilleur et j’ai moins de plaisir à travailler comme ça. À partir de ce moment-là, j’ai fait ENTRE et j’ai fait d’autres performances avec des jeunes. J’ai beaucoup travaillé avec des jeunes marginaux ces dernières années et j’ai expérimenté un paquet d’affaires qui étaient vraiment satisfaisantes pour moi comme créatrice. INDEEP, qu’on a fait l’année dernière, était une performance de dix heures dans un lieu clos où les dix jeunes étaient à l’aveugle. C’était puissant.

VERSTRICHT Il y a deux qualités principales qui m’apparaissent dans ton travail. Une qui y est de plus en plus, c’est la relation. Dans ENTRE, avec le spectateur, c’était flagrant. Quand tu parles d’intimité dans LA LOBA, est-ce que c’est une de tes préoccupations?

PEDRON La qualité relationnelle, oui. Qu’on se dévoile mutuellement. Que l’interprète devienne interprète parce qu’il y a un spectateur et que le spectateur devienne spectateur parce qu’il y a un interprète. Ça, on le perd quand le public est une masse, parce que tu deviens anonyme. Tu es dans ton siège avec tous les autres spectateurs et tu attends que ça vienne jusqu’à toi. Tu deviens plus consommateur. Moi, je veux inverser les rôles. Je veux que tu ailles vers ce qui se passe. Parce que le spectateur est super important pour moi. C’est lui qui finit l’œuvre parce qu’il va s’en faire une image. Je ne veux rien lui imposer. J’aime qu’il aille puiser dans ses propres mémoires ce que ça évoque.

VERSTRICHT L’autre qualité de ton travail qui reste d’une pièce à l’autre même si je les trouve très différentes, c’est quelque chose de politique. C’était peut-être plus évident dans tes premières pièces, mais je trouve que c’est encore présent dans INDEEP et même dans ENTRE, même si c’est plus subtil. Est-ce encore présent dans LA LOBA?

PEDRON Ça ne se veut pas politique mais ce l’est. Je ne suis pas dans une revendication politique. ENTRE, c’est complètement politique, mais je m’en suis aperçue après. C’est anticapitaliste au boutte. C’est pour un spectateur à la fois. J’essaie de vendre ça aux diffuseurs : « –Ce n’est pas la quantité qui compte; c’est la qualité! » (rires) « –Oui, mais nous, on a des comptes à rendre au gouvernement. –Mais nous, on fait de l’art, pas de la politique! » (rires) Mais c’est non-rentable. Tu vas avoir douze spectateurs en trois heures et ça va te coûter le même montant que si tu en avais mille.

VERSTRICHT Tout de même, ça a marché pour toi parce que tu l’as présenté beaucoup…

PEDRON Oui, et je pense même qu’on va continuer. Ça donne de l’espoir! (rires) Mais ENTRE, c’est magique! Les gens qui vivent cette expérience, ils veulent la partager. Parfois, les diffuseurs ont de la misère, mais ils essaient au boutte.

VERSTRICHT Après l’avoir fait?

PEDRON Oui.

VERSTRICHT Parce qu’ils deviennent convertis?

PEDRON Oui. Ils veulent que les gens vivent ce qu’ils ont vécu. INDEEP est aussi super politique, parce que ce sont des corps marginalisés à la base et je les considère comme des êtres humains qui ont autant de valeur que Monsieur député de je-ne-sais-pas-quoi. Pour moi, ils ont peut-être encore plus de valeur parce qu’ils ont une richesse d’expérience de vie, puis je travaille avec eux et je les paye. Je le fais parce que ces jeunes-là m’intéressent, parce que j’ai à apprendre d’eux. Je ne le fais pas pour revendiquer « Il faut s’occuper de ces jeunes! » Ce n’est pas mon discours.

VERSTRICHT J’ai vu passer sur Facebook que tes demandes de bourses avaient été rejetées par le Conseil des Arts une vingtaine de fois…

PEDRON Vingt fois consécutives! En recherche et création, depuis que je dépose – c’est-à-dire depuis 2006 – j’ai eu une seule bourse et c’était une pour une vidéo-danse en 2007. Et j’ai déposé deux fois par année, chaque année, et je n’en ai jamais eue. J’en ai eue en production, j’en ai eue au CALQ, mais… Pour LA LOBA, je ne l’ai pas eue non plus, alors que j’avais déjà des images, que le projet était déjà avancé. Je n’ai même pas voulu appeler pour savoir pourquoi. Mais je pense que mon travail est trop « art performatif » pour la danse. Il faut que j’applique en arts multidisciplinaires maintenant.

VERSTRICHT Avoir gagné Le prix DÉCOUVERTE de la danse de Montréal en 2015 ne t’a même pas aidé?

PEDRON C’est ce que tout le monde me disait : « Maintenant, c’est le temps d’appliquer aux bourses parce que tu as eu une reconnaissance publique. » Bien, non! (rires) Je n’en revenais pas! Je n’en aurai jamais. Il faut que j’arrête d’appliquer en danse.

VERSTRICHT C’est drôle parce que c’est quelque chose qui revient encore souvent… J’avais fait une entrevue avec Lara Kramer et elle m’avait dit qu’il y a des gens qui lui disent « Ce n’est pas de la danse… »

PEDRON Il y a quelque chose de très conservateur en danse. Je suis certaine que quand les gens de danse vont venir voir LA LOBA, ils vont me dire que ce n’est pas de la danse. Ça ne bouge pas assez. Je ne suis pas quelqu’un de
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photo de Sylvain Verstricht
de même. Ce n’est pas moi. Mais ce n’est pas pour autant que ce n’est pas de la danse.
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VERSTRICHT Est-ce que c’est une préoccupation que tu as ou tu fais ce que tu veux?

PEDRON Je fais ce que j’ai à faire. S’il y en a qui aiment, c’est tant mieux. Je le souhaite. S’il y en a qui n’aiment pas, ils n’aiment pas. Je ne suis pas dans la séduction de mon public. Avec ENTRE, c’est autre chose parce qu’on est dans une telle intimité que mon public devient l’œuvre, mais je ne suis pas dans la séduction. Je suis dans l’écoute. Je deviens le reflet de qui tu es et tu deviens le reflet de qui je suis parce que tu me sens et je te guide. C’est un jeu de miroir. C’est ça qui fait la profondeur de ENTRE. C’est une mise en abyme. Ça va loin. Ça me dépasse. Ce n’est plus moi. Je ne suis plus maître d’œuvre.

VERSTRICHT Comment l’as-tu créé?

PEDRON Au début, j’avais un truc avec de la technologie bien compliquée… Je n’ai jamais eu de bourse. Je me suis retrouvée avec une résidence mais j’avais zéro argent. Je savais que je voulais travailler sur la rencontre et l’intimité, puis après j’ai pensé « Si je mettais les gens de le noir… » C’est parti de là, parce que je n’avais pas d’argent, que j’ai dû faire sans rien. Puis, après coup, j’ai eu l’argent et j’ai pu monter toute la structure qui va avec. L’idée de mettre le spectateur à l’aveugle est venue parce que j’avais rencontré un aveugle six mois avant et j’avais été fascinée par l’écoute de son corps. Parce qu’il ne voyait pas, son corps est devenu très savant et ça m’a inspiré. Il m’avait demandé « Tu fais quoi comme métier? » Je lui avais dit « –Chorégraphe. –Qu’est-ce que c’est ça, ‘chorégraphe’? » Je me suis posée la question « Comment pourrais-je partager mon métier avec quelqu’un comme ça? » Ça a été mon déclic pour ENTRE. Quand je suis entrée en résidence, je n’avais pas d’argent, pas de matériel. J’ai fait « C’est ça que je vais faire! Je vais mettre le spectateur à l’aveugle et je vais lui faire vivre le mouvement autrement, comme il ne l’a jamais vu puisqu’il ne le voit pas. »

VERSTRICHT Est-ce que cette personne-là a eu la chance de faire ENTRE?

PEDRON Non. Il n’était plus là.

VERSTRICHT Je ne sais pas si tu as lu le livre dans lequel on pouvait écrire à la sortie de INDEEP… J’ai resté environ une heure et je me sentais très bien. À un moment donné, il y avait un garçon qui était étendu par terre et je regardais sa main et, je ne sais pas pourquoi--

PEDRON Ah, c’est toi…

VERSTRICHT --j’ai presque pleuré.

PEDRON Quand j’ai lu ça, j’ai été touchée parce que j’ai eu la même sensation que toi : d’être dans une telle proximité, mais avec un inconnu qui est tellement vulnérable et tellement proche, puis que lui ne sait pas que tu es là, ça fait qu’il est abandonné…

VERSTRICHT Il y avait quelque chose du sommeil, de voir quelqu’un dormir et ils n’ont aucun mur d’érigé pour se protéger. Ils sont vulnérables. Je suis parti peu de temps après avoir eu ce moment-là, parce que c’est un spectacle anti-dramatique et tout à coup, à la cinquantième minute, j’ai eu ce moment-là. Pour moi, c’était le point culminant, donc je suis parti.

PEDRON Quand je dis que le spectateur va construire son propre temps, c’est exactement ça. Tu as pris la responsabilité de dire « Moi, je finis là-dessus. » Tu es devenu le créateur de ton œuvre à toi. Et je trouve ça très important.

VERSTRICHT Ça fait combien de temps que tu travailles sur LA LOBA?

PEDRON Deux ans et demi.

VERSTRICHT Est-ce qu’entrer dans l’espace il y a une semaine à peine a changé quelque chose?

PEDRON Ça connote. On ne peut pas y échapper. C’est puissant, un lieu. Ce lieu-là raconte déjà quelque chose sans qu’on n’ait rien fait. En même temps, je choisis d’aller dans des lieux qui ont une certaine couleur. Ce lieu a un certain vécu. C’est rare des bâtisses qui sont aussi vieilles à Montréal. Le poids de l’histoire, c’est important. Si je loue un lieu vacant, c’est aussi pour ça, donc j’accepte qu’il colore le travail.

VERSTRICHT C’est quoi ton sentiment par rapport au lieu? Est-ce que tu es satisfaite de ce que tu as trouvé?

PEDRON Je suis très satisfaite. Je trouve ça magnifique. C’était l’institut pour les sourds et muets du Québec, tenu par les sœurs. Il n’y a plus les sœurs, mais il y a un institut pour les sourds et muets qui est dans la bâtisse d’à côté. Ici, avant, c’était des locaux administratifs du Gouvernement du Québec.
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VERSTRICHT Et maintenant c’est vacant.

PEDRON Et c’est chauffé l’hiver. À tes frais. C’est fou quand même, quand tu y penses. C’est quatre immenses étages. Tu pourrais loger la moitié de tous les sans-abris de Montréal.

20-25 septembre
www.danse-cite.org
514.982.3386
Tarif unique : 25$
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photo de Sylvain Verstricht
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Husk: A Review

10/2/2012

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PictureGeorge Stamos's Husk, photo by Alejandro de León
They look at each other from the corner of their eye. Their bodies are stiff with self-consciousness. How to act? Better steal another glance from our neighbour to see what they’re doing. When unsure, it’s better to do the same as everybody else.

Even René Descartes thought so. Before he could even come up with his “I think, therefore I am,” he had decided that if one started with the assumption that they didn’t know anything, it was better for the time being to follow society’s rules until one did figure some truths out for themselves. The idea was exemplified by the analogy that, if one is lost in the forest, it is better to keep walking in the same direction even if one does not know where it will lead.

There is, of course, another implication: if one is going to put society’s rules into question, it might be best to keep quiet when one realizes that those rules are all bullshit. I’m paraphrasing.

Another way to put is that, if you’re the one walking being the prisoners in Plato’s cave and it’s your shadow being cast on the walls, you might not want to tell them it’s just you; human reality is even scarier to us than the monsters we’ve made up. That’s why we created monsters in the first place, so we’d never go in the forest in the first place. It’s safer to just stay at home and do the same as everyone else.

Luckily, choreographer George Stamos doesn’t seem to see it that way. In his world, it’s better to try things on for size. To him, it’s an essential part of what it means to be human. The forest is not outside of us, but within, and it extends to the edge of our skin and even into the extensions that we put upon ourselves. So put on a dress and some high heels, no matter what your sex; you might learn a thing or two about yourself and others in the process.

In Husk, everyone’s in drag from beginning to end, independently of their sex or what they’re wearing, if anything at all. It’s that, as Stamos had already touched upon in Cloak, there is no other way of being. As drag has thankfully highlighted, gender is nothing but a performance and we’re all faking it. We’re all monitoring each other and, more importantly, ourselves. When my nephew wanted a pink bedroom like Dora the Explorer, he was quickly told to get back in his gender line by his parents.

The gender performance in Husk is made so extreme that, along with the prosthetics the dancers sometimes wear, it impedes their movement and makes it awkward, much like their excessive touching does. When Rachel Harris is wearing a muscular male appendix, her movement is not as fluid as it usually is. It is not the body that she is used to. There is also something cheeky about the fake penis that dangles between her legs, as though Stamos is giving the contemporary dance audience what it wants, except not.

And sometimes it’s just what we need: someone to push us into the forest so we’ll realize that what’s scary is not what’s out there, but the beliefs that have been preventing us from going there in the first place.

Husk
February 8-10 at 8pm
Agora de la danse
www.agoradanse.com
514.525.1500
Tickets: 26$ / Students and those under 30 years old: 18$

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    Sylvain Verstricht

    has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake.

    s.verstricht [at] gmail [dot] com

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