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La Qualité des bruits parasites : une entrevue avec Antoine Turmine

4/4/2016

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(re)tracer, photo d'Antoine Turmine
Lors d’un récent passage à la Passerelle de l’UQAM, j’ai remarqué Antoine Turmine dans Suicide intellectuel, un solo pour lequel il passait la majorité de la pièce à écrire sur le plancher à la craie dans une obscurité qui rendait son écriture pratiquement illisible. Après avoir dansé pour bon nombre de chorégraphes au cours des différentes éditions de la Biennale de Gigue Contemporaine (BIGICO) – dont Lük Fleury, Nancy Gloutnez et Jean-Philippe Lortie – Turmine présentera pour la première fois une pièce de gigue contemporaine de son propre cru pour la toute première édition du OFF BIGICO. Je me suis entretenu avec lui moins de deux semaines avant la première.

Quel est ton parcours?
Je danse depuis que j’ai dix ans. J’ai commencé dans un ensemble folklorique qui s’appelle Mackinaw, à Drummondville. Des danses du monde… Si tu montes les échelons, tu travailles la gigue en particulier. J’ai dansé là une dizaine d’années, puis en 2010-2011, je me suis intégré à la compagnie Zogma à Montréal. À partir de là, je me suis ouvert à la danse et à la gigue contemporaines. J’ai fait un baccalauréat en danse à l’UQAM et maintenant je fais la maîtrise.

Qu’est-ce que tu retires de la gigue que tu ne trouves pas en danse contemporaine?
Je vais être bien franc : rien. C’est plus un cadre de travail que je m’impose, versus n’importe quel artiste peut faire n’importe quoi en danse contemporaine. C’est ce qui est le fun aussi. En gigue contemporaine, c’est de dire « Voyons ce qu’on peut faire à partir du matériau qu’est la gigue. »

Comment as-tu emmené la gigue dans le contemporain pour le OFF BIGICO? Qu’est-ce que tu travailles?
Ayant souvent été interprète, j’ai toujours été intrigué par le fait qu’on demande aux artistes d’être précis au niveau sonore en gigue traditionnelle. On veut une clarté dans le son. Je me suis toujours posé la question « Pourquoi c’est si important? C’est quoi le défaut de faire des bruits parasites? » [Avec le OFF BIGICO,] j’ai l’opportunité de faire un laboratoire, de me péter la gueule et que ce ne soit pas grave. C’est juste de proposer quelque chose; on se fout du résultat. Donc je me suis dit, « Je vais explorer le bruit; voir si on peut organiser ce qui est parasite normalement de manière à ce que ça fasse une certaine musicalité et un rythme quelconque, et que ça devienne intéressant pour le spectateur. »

Il y a toujours deux affaires qui m’intéressent, et c’est pour ça que je m’intéresse à la danse contemporaine : la dynamique du mouvement et le son qui est produit. Le bruit est quelque chose qu’on met de côté alors que ça nous ouvrirait peut-être un pan de la gigue qu’on n’explore jamais parce qu’on ne se le permet pas comme ce n’est pas inscrit dans notre patrimoine de gigueur.

Est-ce qu’il y a des bruits en particulier qui ressortent?
J’aime bien tout ce qui est un genre de frotté, de glissé du pied au sol, qui permet beaucoup plus de subtilité au niveau des nuances sonores. Si je fais un mouvement qui est dynamique, je peux aller dans quelque chose qui est impulsif, continu… Je peux faire la même chose avec un glissé, un frottement. Je peux rajouter une variante à ce frottement-là, ce qui est beaucoup plus difficile à faire sur un son qui est précis. Avec un son qui est précis au sol, tu as un son qui va rester (aigu) et un son qui va s’ouvrir (sourd). Quand tu le fais glisser, tu as une emprise sur la temporalité de ce son-là. Ça permet plus de possibilités.

C’est cliché, mais ça me fait penser à John Cage, 4’33” en particulier.
Tant qu’à être dans ce type d’influence, je te dirais plus que c’est Pierre Schaeffer. Il est beaucoup plus dans l’objet sonore. Il donne une intention au son. C’est ça qui fait qu’on le hiérarchise, qu’on lui donne une importance dans la composition musicale.

Donc c’est un peu de la musique concrète pour gigueur que tu fais. De la manière dont tu parles, ta préoccupation est plus musicale que visuelle…
Ça peut sembler comme ça, mais ce n’est pas le cas. Je travaille seul – c’est un solo que je fais – et je me filme lors des répétitions pour avoir une idée d’à quoi ça ressemble et de comment ça sonne aussi. En regardant ce que ça fait, je me rends compte qu’on s’attarde beaucoup plus au mouvement des pieds que si je faisais une gigue traditionnelle, que si je faisais des sons clairs et que c’était des séquences. (En gigue, c’est souvent des séquences qu’on fait.) Là, on dirait qu’il y a un travail différent du corps. Juste pour garder l’équilibre pour produire ces sons-là, ça demande une organisation spéciale du corps et on voit bien les dynamiques des jambes. Je trouve ça intéressant au niveau du mouvement aussi. Ce n’est pas juste sonore.

​Est-ce que la recherche que tu fais à l’UQAM influence ce que tu fais en gigue contemporaine?
Un peu, parce que ça m’a intéressé le bruit que ça faisait quand j’écrivais avec la craie [dans Suicide intellectuel]. Mais c’est la seule chose qui se recoupe. Je dois t’avouer que j’ai vraiment deux parties de moi qui travaillent toujours, qui se côtoient plus qu’ils ne se fusionnent. D’un côté, j’ai ma pratique de la gigue; de l’autre, j’ai ma pratique en danse contemporaine.

​OFF BIGICO
8-10 avril
www.auxecuries.com
514.328.7437
Billets : 27$ / Étudiant : 19$
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4e Biennale de Gigue Contemporaine : une critique

5/4/2011

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PictureDans sa tête de Maïgwenn Desbois, photo de Mathieu Bibeau-Lancelot
Si la tendance se maintient, je serais prêt à prédire que Noémie Azoulay, Élisabeth Pelletier-Ouimet et Mélissandre Tremblay-Bourassa se démarqueront de leurs confrères lors de la deuxième et dernière semaine de la 4e Biennale de Gigue Contemporaine (BIGICO). C’est que, lors de la première semaine, l’écart entre les œuvres chorégraphiées par les femmes et celles des hommes était si flagrant qu’il en est difficile à expliquer.

Pour la première pièce, (im)pulsion, Olivier Arseneault a tenté de rendre la gigue sexy en la mariant au mouvement acrobatique et en passant par quelques phrases de breaking. Il manque toutefois à (im)pulsion le désir de faire plus qu’impressionner de par l’athlétisme de ses trois interprètes masculins.

Le duo White noise de Pamela Poulin éprouve quelques difficultés à s’établir dès son commencement, mais parvient à composer une image surréelle en empilant couche après couche d’éléments éclectiques. Musique électronique, néons, cache-oreilles blanc, tops de coiffeuses de banlieue, tapis gazon, et gigue… Aucun trip de drogue ne peut préparer à ça.

Répercussions de Philippe Meunier souffre des mêmes défauts que toutes les pièces chorégraphiées par ses confrères. Malgré sa performance enthousiaste, la scène demeure vide, la gigue étant présentée comme un tout plutôt que comme un élément parmi plusieurs dans la performance scénique. L’éclairage et la musique ne semblent qu’affixés à la performance et ne parviennent pas à y faire partie intégrale. (En fait, aucun éclairagiste n’est crédité dans le programme de la soirée, et ce pour aucune des pièces.) On devrait engager Anne Thériault comme œil extérieur.

Le directeur artistique de BIGICO, Lük Fleury, présente trois courtes pièces. Chairtown est la plus réussie, même si les chaises-bâtiments de l'ébéniste Louis Gloutnez volent la vedette à la danse. Fleury ne s’assoit jamais sur ces chaises de bois, préférant plutôt les faire virevolter autour de son corps. La tension est palpable, les spectateurs priant qu’elles ne lui glissent pas des mains. Fleury démontre toutefois le pire jugement en ce qui concerne l’éclairage. Lumières bleues, rouges, et vertes; néons; découpage en forme de mots-croisés, de vitraux, et de pissenlits… Comme quoi on peut en faire trop.

Avec Études de sol majeur (pour sol solo), la charmante Nancy Gloutnez offre une pièce sans accompagnement musical qui est honnête, simple, et subtile.

Dans sa tête, de Maïgwenn Desbois, est la pièce la plus réussie de cette première semaine. Elle parvient à juxtaposer une multitude d’éléments, créant ainsi un environnement riche. Trois chaises en arrière-scène où les interprètes (dont un a le syndrome d’Asperger et une autre le syndrome de Williams) font du body clapping en nous tournant le dos, et un spot de lumière à l’avant-scène, une zone d’exutoire comportemental. Dans sa tête a l’aspect ludique d’un rêve, les interprètes apparaissant tels des héros victimes de leur subconscient, aux réactions hors de leur contrôle, mais prêts à affronter leurs peurs. Notons particulièrement la performance disjonctée de Gabrielle Marion Rivard.

Au fil des années, il devient de plus en plus évident qu’il serait bénéfique pour BIGICO de se concentrer sur les meilleures productions et de se limiter à une semaine plutôt que deux.

La deuxième semaine de BIGICO inclut aussi des pièces de Jean-Philippe Lortie et Ian Yaworski.

4e Biennale de Gigue Contemporaine
Semaine 2 : 7-9 avril à 19h30; 10 avril à 16h
Tangente
www.tangente.qc.ca
514.525.1500
Billets : 18$ / Étudiants : 14$

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    Sylvain Verstricht

    has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake.

    s.verstricht [at] gmail [dot] com

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