Local Gestures
because the personal is cultural
A month ago, I wrote that I go see dance because I love when people shut the fuck up. Yet last night I was ready to completely backtrack on this statement. It just goes to show that, with art, there is never any definite set of criteria that one can judge a work by, that art is chemistry that produces as many reactions as there are elements and audience members.
The occasion was Belgium-based American choreographer Meg Stuart’s unmissable return to Usine C with her solo Hunter. Her father was a community theatre director, she will tell us. As a result, she witnessed a lot of bad acting as a child, so she swore she’d never speak onstage. And for the first hour of this 90-minute show, she doesn’t. Treating her body as an archive of dance and memories, she moves in the style that has made her a contemporary dance icon. The collage aspect of the work is underlined incessantly, from the actual collage Stuart is making sitting at a table (and projected onto a screen at the back of the stage) at the beginning of the show to the sound collage by Vincent Malstaf and the video collage by Chris Kondek. I hear you loud and clear. It might be this aspect that most deters from the work. Like the soundtrack that moves through sound clips as though someone were switching through radio dials and never settling on any one channel, Stuart never sticks with anything for long, making us feel like we’re looking at a dancer improvising in the studio as she maintains a steady pace that comes across as manic. We want to tell her to calm down, to stand still for a moment. In her last show seen in Montreal, Built to Last, Stuart had touched on the ephemeral nature of dance by contextualizing it within a set that included a giant mobile of our solar system and mock-up of a T. rex skeleton. However, even though the set is also imposing in Hunter, it still replicates the blankness of the black box. In effect, it is like the table upon which Stuart does her collage: a rectangular blank surface on which beams are scattered around (like the pins used for her collage) from which rolls of fabric hang and are used as screens for the video projections. As a result, Stuart’s dance is decontextualized. What a welcomed change it is when she finally speaks. She maintains the stream of consciousness trope used throughout the show, but we do want to hear what she has to say about her life, about art, about anything. She’s Meg Stuart. She can speak onstage as much as she wants and we’ll listen. October 13-15 at 8pm www.agoradanse.com / www.usine-c.com 514.521.4493 Tickets: 38$ / Students or 30 years old and under: 30$
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1. Tragédie, Olivier Dubois (Danse Danse)
Avec son opus pour dix-huit danseurs nus, Dubois a abordé les grands thèmes (le passage du temps, la mortalité, la petitesse de la vie humaine, le rôle de l’art, l’humanité) en prenant son temps, en n’empruntant aucun raccourci facile, en laissant le sens émerger de lui-même. 2. Uncanny Valley Stuff, Dana Michel (Usine C) Avec Uncanny Valley Stuff, Michel a continué sa recherche entamée avec Yellow Towel, spectacle qui figure dans le top dix du magazine new-yorkais Time Out et pour lequel le prestigieux festival ImPulsTanz a créé un prix spécialement pour elle. Sa nouvelle courte pièce est toute aussi incisive mais encore plus drôle. En empilant les clichés sur les Noirs jusqu’à ce qu’ils s’entremêlent et se contredisent, Michel démontre l’absurdité de ces stéréotypes qui nous présentent une vision déformée du monde. 3. Antigone Sr.: Twenty Looks or Paris Is Burning at the Judson Church (L), Trajal Harrell (Festival TransAmériques) Antigone Sr. a probablement été le spectacle de danse qui a créé le plus de divisions cette année. On pourrait diviser le public en trois : ceux qui ont quitté la salle, ceux qui sont restés assis les bras croisés, et ceux qui se sont levés pour danser. Il n’est donc pas surprenant que le spectacle se retrouve dans mon palmarès. Il faut dire que je suis queer et que j’ai une affinité pour la danse post-moderne, ce qui me donne une double porte d’entrée sur le sujet. Pour ceux qui n’ont pas eu l’endurance nécessaire pour passer à travers ce défilé de mode DIY de deux heures, il serait bon de noter que les plus grands bals qui ont inspiré la pièce pouvaient durer jusqu’à dix heures de temps; comptez-vous chanceux! Peut-être comprenez-vous maintenant un peu mieux ce que c’est que de se sentir aliéné par la culture dominante. 4. Monsters, Angels and Aliens Are Not a Substitute for Spirituality…, Andrew Tay (OFFTA) Pour être honnête, lorsque j’ai vu la nouvelle pièce de Tay, qui vire de plus en plus dans le performance art, je me suis demandé si j’étais en train de regarder un artiste perdre la tête sur scène ou si Tay était en contrôle de son art. J’étais évidemment assez intrigué pour découvrir la réponse avec Summoning Aesthetics qu’il a ensuite présenté avec François Lalumière au Festival Phénomena. Conclusion : Tay continue dans la même veine ritualiste, sachant clairement dans quelle direction il va même s’il ne connaît pas nécessairement sa destination. J’ai admiré qu’il ait pris la décision de terminer Monsters sur une note différente de ce qu’il avait prévu pendant la représentation même. La misogynie latente qui avait l’habitude d’hanter ses pièces est disparue. Ce qui demeure est son ludisme, son humour et son ouverture aux expériences, peu importe ce qu’elles s’avèrent être. Si je me souviens bien, un spectateur avait qualifié Summoning Aesthetics « d’honnêteté perverse. » Cela me semble aussi approprié. 5. Built to Last, Meg Stuart (Festival TransAmériques) Avec Built to Last, Stuart (qui a reçu le Grand Prix de la Danse de Montréal) a abordé des thèmes similaires à ceux de Tragédie d’Olivier Dubois, mais de façon beaucoup plus théâtrale. En juxtaposant un immense mobile de notre système solaire avec une maquette d’un tyrannosaure et la danse contemporaine avec la musique classique, Stuart a démontré l’insignifiance des actions humaines et que notre seule rédemption possible se trouve dans l’art. 6. Florilège, Margie Gillis (Agora de la danse) Pour célébrer ses quarante ans de carrière, Gillis nous a offert cinq pièces de son répertoire revisitant les années 1978 à 1997. Par le fait même, elle nous a rappelé pourquoi elle est devenue une danseuse de telle renommée. L’intangible se manifeste à travers son corps, soulignant la fragilité de l’humain dans un univers chaotique. 7. Mange-moi, Andréane Leclerc (Tangente) Leclerc a utilisé la contorsion et la nudité pour aborder les relations de pouvoir entre les individus lorsque notre survie dépend des autres. Qu’elle puisse s’attaquer à de telles questions tout en offrant une des pièces les plus sensorielles de l’année démontre l’intelligence de son travail. 8. Tête-à-Tête, Stéphane Gladyszewski (Agora de la danse) Ma réaction à ma sortie de cette pièce de quinze minutes pour un seul spectateur à la fois : on doit donner à Gladyszewski tout l’argent dont il a besoin pour réaliser ses projets. Aucun autre chorégraphe n’arrive à intégrer la technologie avec autant d’adresse. Tête-à-Tête était à la fois intime, inquiétant et magique. 9. The Nutcracker, Maria Kefirova (Tangente) L’excentrique Kefirova a troqué l’écran vidéo pour des haut-parleurs et a démontré qu’elle maîtrise le son avec autant de flair que l’image. « Elle n’utilise pas le son pour meubler le silence comme le fond maints spectacles, mais pour matérialiser l’invisible, » disais-je. Difficile d’oublier la satisfaction ressentie lors de l’exutoire du tableau final, où Kefirova s’acharne à faire éclater des noix de Grenoble en morceaux en se servant de ses chaussures à talons hauts comme casse-noisette. 10. Junkyard/Paradis remix, Catherine Vidal (Usine C) J’espère avoir assez établi le fait que je suis un fan fini de Mélanie Demers pour pouvoir dire ceci (qui, je crois, n’est pas l’opinion populaire) : Junkyard/Paradis est probablement sa pièce que j’aime le moins. Lors de l’événement MAYDAY remix, où la chorégraphe a laissé des artistes remixer son travail, la metteure en scène Catherine Vidal a donné au spectacle la structure dramatique qu’il méritait avec une fin des plus jubilatoires. 11. loveloss, Michael Trent (Agora de la danse) Extrait de ma critique : « Trent n’a toujours pas peur de prendre le temps qu’il faut. De plus, il évite ici l’humour, le théâtral et le mouvement séducteur (athlétique, rapide, synchronisé), toutes ces astuces que des chorégraphes moins confiants utilisent pour que leur dance soit plus accessible. L’interprétation est sentie sans être affectée. loveloss est une œuvre touchante … » 12. Milieu de nulle part, Jean-Sébastien Lourdais (Agora de la danse) Pour la performance de l’année, celle de Sophie Corriveau, qui s’est méritée la toute première résidence de création pour interprètes offerte par l’Agora de la danse. Notons que le diffuseur s’est démarqué avec une programmation solide pour une deuxième année consécutive. ![]() Lorsque j’ai assisté au concert de Martha Wainwright au Théâtre Outremont, je ne pouvais cesser de percevoir l’événement tel qu’il était. Assis au balcon, j’étais étrangement conscient du fait que nous étions sur une gigantesque boule qui flottait dans l’espace, boule sur laquelle un bâtiment avait été érigé, bâtiment dans lequel un être humain chantait, être humain qui était observé par une centaine d’autres de son espèce. Tout ça me semblait d’une absurdité et d’une beauté totales. Cette absurdité n’est pas seulement le contexte inévitable de Built to Last de Meg Stuart, mais aussi son contenu. Au-dessus de la scène est suspendu un mobile géant de neuf planètes entourant un soleil blanc. En avant-scène git une maquette de tyrannosaure. La scène, microcosme pour la planète terre au complet, apparait comme un terrain de jeu immense où les actions humaines n’ont rien à voir avec les forces de l’univers. L’insignifiance des humains transparaît. Ils ne font que jouer; ils n’ont jamais la chance de participer aux affaires de l’univers ou même de les influencer le moindrement. La danse initiale des cinq interprètes se limite à un calcul de l’espace, aux paramètres du corps qu’ils ne peuvent jamais excéder. Ils sont confinés à l’humain. Alors, sur ce terrain de jeu démesuré, les danseurs (mais aussi les personnages qu’ils interprètent) font du théâtre. Leurs mouvements ne s’accumulent pas; ils ne font que se suivre et ils perdent leur sens aussitôt qu’ils sont exécutés. « Nous sommes motivés par l’enthousiasme, » dit l’un des interprètes. L’enthousiasme… Un sentiment vif, mais qui ne sait perdurer. « What’s in our hearts and in our souls must find a way out. » Built to Last avance au son de Stockhausen, de Beethoven, de Rachmaninov… Il y a un décalage énorme entre ces musiques dramatiques et la danse des interprètes, qui ne font pas dans la virtuosité. Ironiquement, la musique semble plus appropriée pour le mouvement des planètes que celui des humains. Notre musique est plus grande que nous. Peut-être est-ce pour cela que la musique de Beethoven aura survécu plus longtemps que Beethoven lui-même. Elle n’est pas du domaine de l’humain, mais du divin. Dans un cube blanc, les danseurs bougent comme s’ils se trouvaient en état d’apesanteur. Les quelques moments magiques offerts par Built to Last ne semblent pas parvenir de l’intérieur de l’humain, mais de sa place dans l’univers. Je le répète : nous nous trouvons sur une boule qui flotte dans l’espace. Dans Forgeries, Love and Other Matters, œuvre co-créée avec Benoît Lachambre, Stuart nous avait présenté un monde post-apocalyptique. À la manière de Charlton Heston devant la Statue de la Liberté dans Planet of the Apes, avec Built to Last, on se rend compte que ce monde est peut-être déjà le nôtre. Tout dépendant d’où notre regard se pose, le titre du spectacle peut paraître ironique ou approprié. Les planètes sont faites pour durer. Le dinosaure, non. Les humains… Ils sont des dinosaures en devenir. Nous ne sommes que de futurs fossiles. 28 & 29 mai à 20h Usine C www.fta.qc.ca 514.844.3822 / 514.842.2112 Billets : 48$ / 30 ans et mois ou 65 ans et plus : 43$ |
Sylvain Verstricht
has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake. s.verstricht [at] gmail [dot] com Categories
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