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Si la tendance se maintient, je serais prêt à prédire que Noémie Azoulay, Élisabeth Pelletier-Ouimet et Mélissandre Tremblay-Bourassa se démarqueront de leurs confrères lors de la deuxième et dernière semaine de la 4e Biennale de Gigue Contemporaine (BIGICO). C’est que, lors de la première semaine, l’écart entre les œuvres chorégraphiées par les femmes et celles des hommes était si flagrant qu’il en est difficile à expliquer. Pour la première pièce, (im)pulsion, Olivier Arseneault a tenté de rendre la gigue sexy en la mariant au mouvement acrobatique et en passant par quelques phrases de breaking. Il manque toutefois à (im)pulsion le désir de faire plus qu’impressionner de par l’athlétisme de ses trois interprètes masculins. Le duo White noise de Pamela Poulin éprouve quelques difficultés à s’établir dès son commencement, mais parvient à composer une image surréelle en empilant couche après couche d’éléments éclectiques. Musique électronique, néons, cache-oreilles blanc, tops de coiffeuses de banlieue, tapis gazon, et gigue… Aucun trip de drogue ne peut préparer à ça. Répercussions de Philippe Meunier souffre des mêmes défauts que toutes les pièces chorégraphiées par ses confrères. Malgré sa performance enthousiaste, la scène demeure vide, la gigue étant présentée comme un tout plutôt que comme un élément parmi plusieurs dans la performance scénique. L’éclairage et la musique ne semblent qu’affixés à la performance et ne parviennent pas à y faire partie intégrale. (En fait, aucun éclairagiste n’est crédité dans le programme de la soirée, et ce pour aucune des pièces.) On devrait engager Anne Thériault comme œil extérieur. Le directeur artistique de BIGICO, Lük Fleury, présente trois courtes pièces. Chairtown est la plus réussie, même si les chaises-bâtiments de l'ébéniste Louis Gloutnez volent la vedette à la danse. Fleury ne s’assoit jamais sur ces chaises de bois, préférant plutôt les faire virevolter autour de son corps. La tension est palpable, les spectateurs priant qu’elles ne lui glissent pas des mains. Fleury démontre toutefois le pire jugement en ce qui concerne l’éclairage. Lumières bleues, rouges, et vertes; néons; découpage en forme de mots-croisés, de vitraux, et de pissenlits… Comme quoi on peut en faire trop. Avec Études de sol majeur (pour sol solo), la charmante Nancy Gloutnez offre une pièce sans accompagnement musical qui est honnête, simple, et subtile. Dans sa tête, de Maïgwenn Desbois, est la pièce la plus réussie de cette première semaine. Elle parvient à juxtaposer une multitude d’éléments, créant ainsi un environnement riche. Trois chaises en arrière-scène où les interprètes (dont un a le syndrome d’Asperger et une autre le syndrome de Williams) font du body clapping en nous tournant le dos, et un spot de lumière à l’avant-scène, une zone d’exutoire comportemental. Dans sa tête a l’aspect ludique d’un rêve, les interprètes apparaissant tels des héros victimes de leur subconscient, aux réactions hors de leur contrôle, mais prêts à affronter leurs peurs. Notons particulièrement la performance disjonctée de Gabrielle Marion Rivard. Au fil des années, il devient de plus en plus évident qu’il serait bénéfique pour BIGICO de se concentrer sur les meilleures productions et de se limiter à une semaine plutôt que deux. La deuxième semaine de BIGICO inclut aussi des pièces de Jean-Philippe Lortie et Ian Yaworski. 4e Biennale de Gigue Contemporaine Semaine 2 : 7-9 avril à 19h30; 10 avril à 16h Tangente www.tangente.qc.ca 514.525.1500 Billets : 18$ / Étudiants : 14$
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Sylvain Verstricht
has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake. s.verstricht [at] gmail [dot] com Categories
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