Local Gestures
because the personal is cultural
The human body is fragmented by light until it becomes unreadable as such and it becomes a poetic body, a body that means something other than itself. Having seen Lemi Ponifasio’s Tempest: Without a Body at Festival TransAmériques two years ago, I went into his new show, Birds with Skymirrors, knowing what to expect. Even though I was tired, I didn’t drink coffee before the show because I felt caffeine might interfere with my experience. Thank God, because Birds is even more meditative than its predecessor. It even feels like a dream, simultaneously meaningful and elusive; slow, yet slippery. It helps that Ponifasio is an expert at achieving otherworldliness from the get-go, with his creatures in long black robes, moving across the stage in small steps so swift they seem to float. With their synchronized movement, they still seem to function as a single entity. Unlike in Tempest, however, here they do not appear to be threatening. The dream-like state is also induced by unlikely juxtapositions, like when a bare-chested man slowly moves while holding his hands behind his back, making his torso look torturous, while we can hear astronauts communicating over radio. (Maybe the dream is about how, while men were busy trying to reach the moon, they prevented this oil-soaked pelican from flying?) Other similarities with Tempest abound. The set and costumes are entirely black, and the only lights to reveal the action are being reflected off those surfaces. It’s goth as shit. The three women are wide-eyed, with shaking hands, while their bodies remain sinuous. It is the performers’ arms that do most of the talking, turning the dance into a ritual. Ponifosia doesn’t mind making his performers cover the stage in white powder for 5 to 10 minutes, and that’s what makes Birds with Skymirrors so hypnotic. May 29-30 at 8pm Place des Arts – Théâtre Maisonneuve www.fta.qc.ca 514.844.3822 / 1.866.984.3822 Tickets: 43-58$ / 30 years old and under: 38-53$
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Un ange déchu, le dos courbé par le poids du monde, les ailes trop courtes pour voler. Témoin de la réalité humaine, mais incapable d’y intervenir positivement, elle ne peut que crier son désespoir. La douleur de l’impotence, d’être affecté par le monde sans pouvoir l’affecter à son tour. Devant cet imposant mur noir suspendu, elle crie. Le mur ne bronche pas. Et elle crie. Le mur s’impose, comme celui dans 2001: A Space Odyssey de Kubrick. Ces murs demeurent des forces obscures devant lesquels les humains et leurs prédécesseurs semblent impuissants. C’est peut-être leur destin, simultanément invisible et indéniable dans son inévitabilité. Le mur coupe la lumière en couloirs lumineux. Juste assez de lumière pour laisser entrevoir des contours, des silhouettes, des ombres. Tout est noir et gris. Un animal humain avec deux petites cornes de cheveux se promène à quatre pattes en rond, victime de l’ennui imposé par les limites de sa cage, aussi lumineuse soit-elle. L’animal se couche. L’ange parcourt le tunnel sous le mur pour parvenir à l’animal et le traîne hors de vue par les pattes. Peut-être est-il mort. Un homme entre dans le même tunnel. Il doit se pencher pour y marcher. Ce monde n’est pas fait pour lui. Un voyage initiatique. À la fin du tunnel : l’Inconnu. Mais si le mur s’effondrait sur lui avant qu’il ne parvienne au bout? Ce monde est majoritairement peuplé de figures vêtues de soutanes noires. Leur apparence est humaine, mais leur mouvement en est autrement, plus méthodique qu’organique. Ils sont régis par une force commune qui synchronise leurs mouvements. Leurs déplacements se font à partir de petits mouvements rapides des pieds, comme s’ils flottaient au-dessus du sol, même si le frottement de leurs pieds contre le sable trahit cette illusion. Ces figures sont aussi impénétrables que le mur noir, leurs motifs demeurant obscurs. Leur présence en est sinistre, menaçante, peut-être même maléfique. Il y a des forces bien au-delà de celle des humains. L’ange apparaît, la main droite couverte de sang. Le sang couvre le mur comme il se répandrait dans une mare d’eau, jusqu’à ce qu’il n’y ait que rouge. Mais l’ange est moins impuissante qu’on aurait pu le croire. Grâce au mouvement de vagues de son bras, elle parvient à effacer le sang du mur. À avancer et reculer sans cesse, l’humain crée un chemin parmi les débris. Malgré les forces du chaos contre lui, lui aussi détient tout de même un minimum de pouvoir. Il lui revient de s’imposer tel un mur contre l’insignifiance de l’univers. Avec Tempest: Without a Body, l’artiste néo-zélandais en provenance des îles Samoa Lemi Ponifasio crée un monde où l’image prédomine (procurez-vous des billets loin de la scène). Avec leurs crânes rasés et leurs soutanes, les interprètes, dont la danse passe principalement par les bras, semblent s’adonner à un buto particulièrement rapide, avec quelques touches d’arts martiaux. Ce voyage au pays des ténèbres clôt cette 5e édition du Festival TransAmériques en force. Tempest: Without a Body 10 & 11 juin à 20h Théâtre Jean-Duceppe www.fta.qc.ca 514.844.3822 Billets : 42 à 52$ / 30 ans et moins, 65 ans et plus : 34 à 45$ |
Sylvain Verstricht
has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake. s.verstricht [at] gmail [dot] com Categories
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