Local Gestures
because the personal is cultural
Prismes de Benoît Lachambre du 2 au 6 décembre (Danse Danse)
Avec l’aide de l’éclairagiste Lucie Bazzo, Lachambre explore à fond les jeux de lumières et de couleurs avec ce spectacle des plus stimulants visuellement. Dans sa tête & Six pieds sur terre de Maïgwenn Desbois du 20 au 21 décembre (Tangente) Avec ses pièces ludiques où elle gigue avec des interprètes ayant le syndrome de Williams et d’Asperger, Desbois nous reflète avec humour notre société capacitiste. Klumzy de Nicolas Cantin du 25 au 27 mars (Usine C) Cantin s’enfonce de plus en plus dans l’antithéâtre avec ce spectacle marquant, une suggestion de biographie de l’interprète Ashlea Watkins où la mise-en-scène de Cantin prend tout autant de place. CEUX DONT LA DERNIÈRE CRÉATION ME DONNENT RAISON D’ESPÉRER Bath House & Cherepaka d’Andréane Leclerc du 21 au 24 octobre (Tangente) Leclerc se sert du corps contorsionniste pour aborder des questions philosophiques et féministes dans des pièces sensorielles. Tête-à-tête de Stéphane Gladyszewski du 8 au 16 novembre (Agora de la danse) Gladyszewski utilise la technologie mieux que quiconque dans le monde de la danse. Pour Tête-à-tête, pièce pour un seul spectateur à la fois, ce dernier doit insérer son visage dans un masque pour voir la performance. Intrigant. Confession publique de Mélanie Demers du 8 au 11 avril (Usine C) Après avoir clos un cycle de pièces de groupe l’an dernier avec MAYDAY remix, Demers plonge dans le vide avec son nouveau spectacle, un solo. Peu de raisons de s’inquiéter; la chorégraphe, drôle et intelligente, ne rate jamais son atterrissage. Wolf songs for Lambs de Frédéric Tavernini du 14 au 18 avril (La Chapelle) Avec son installation chorégraphique Le Tératome, simple et efficace, Tavernini avait créé un univers cliniquement froid et fascinant. Il nous revient avec une autre installation, cette fois explorant l’imaginaire de l’enfance. http://www.dansedanse.ca/ http://tangente.qc.ca/ http://www.usine-c.com/ http://agoradanse.com/ http://lachapelle.org/
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J’ai toujours tenu que 50% d’un spectacle de danse n’en tient qu’à l’éclairage. It can make or break a show. Avec Prismes, le chorégraphe québécois Benoît Lachambre y va à fond dans l’exploration de la lumière et des couleurs qu’elle révèle. On se doit donc de mentionner le travail vital de son éclairagiste, Lucie Bazzo. En début de spectacle, les six danseurs de Montréal Danse approchent les spectateurs pour leur faire subir des tests visuels. Ensuite, ils observent et commentent des jeux de lumière sur scène. Remarquez comment le même mur semble passer du rose au mauve lorsqu’on tamise la lumière. Si le spectacle ne fonctionnait qu’à un niveau cognitif, ces explications pourraient être agaçantes. Toutefois, Prismes fonctionne primordialement au niveau sensoriel. Aucun mal à décrire un coucher de soleil; les mots ne peuvent ruiner l’expérience de l’image. Tout ce que les interprètes font, c’est dire, « Regardez ici. Portez attention à ceci. » C’est ce que toute œuvre d’art bien définie fait : concentrer notre attention. Dans cet univers chromatique, les interprètes épousent des poses statiques en portant d’abord de longues robes colorées (roses, vertes, ou mauves) et des casques de construction jaunes. Ils oscillent entre être des sujets pour un peintre ou des mannequins de vitrine. Les changements de lumière, rapides, font danser leurs ombres avant qu’eux-mêmes ne bougent. Les danseurs demandent à Manuel Roque d’épouser une forme plus féminine, avec plus de courbes. Et il le fait. Cette juxtaposition des couleurs et des genres crée un lien entre les deux. Tout comme le même mur peut passer du rose au mauve, le même corps peut paraître plus masculin ou féminin d’un moment à l’autre. Le genre n’est pas naturel. Il est fluide, malléable. Il n’est que performance. (On pourrait ici penser aux pièces du chorégraphe George Stamos.) À un moment, les trois danseuses portent des soutiens-gorge dont les mamelons sont des clignotants lumineux rouges. Le genre est une question d’emphase. Regardez ici. « La représentation juste n’est pas nécessairement vraie, » nous dit Sylvain Lafortune. « Elle est fonctionnelle. » Pendant ce temps, Peter Trosztmer fait son striptease en arrière-scène, lui mettant l’accent sur sa musculature. Parfois, les corps parviennent même à contourner le genre en se déshumanisant, en se bestialisant. Le corps nu qui devrait nous paraître si familier devient étrange, nous rappelant les films de body horror ou de science-fiction où la chair échappe au contrôle de l’individu. (On pourrait ici penser aux pièces du chorégraphe Jean-Sébastien Lourdais.) D’un spectacle à l’autre, on ne sait à quoi s’attendre de Lachambre. Ce peut être en partie dû aux nombreux artistes avec qui il collabore. Je crois toutefois que c’est aussi dû aux contraintes scénographiques qu’il impose à chaque nouveau spectacle. Dans Forgeries, Love and Other Matters (avec Meg Stuart), le plancher était en vallées et collines, dur à naviguer. Dans son dernier spectacle en tant qu’interprète, Snakeskins, il s’était offert une immense toile d’araignée dans laquelle il pouvait être suspendu. Dans Prismes, deux poutres verticales entrecroisent deux poutres horizontales, une structure dans laquelle les interprètes s’immiscent souvent. Les danseurs doivent demeurer en équilibre sur cette structure ce qui a l’effet d’aplatir leurs corps, qui deviennent presque bidimensionnels en apparence. D’un moment à l’autre, les corps passent d’acrobaties de cirque ou de striptease à des figures géométriques, de poses de breaking à des hiéroglyphes, du planking au mime. Avec les contraintes que cette structure impose aux corps et la palette de couleurs vives que Prismes nous imprègne dans la rétine, il y a peu de doutes que c’est un des spectacles dont les images continueront de nous hanter. 16-18 octobre à 20h; 19 octobre à 16h Agora de la danse www.agoradanse.com 515.525.1500 Billets : 28$ / Étudiants ou 30 ans et moins : 20$ Salves, Maguy Marin (Danse Danse) Septembre 26-28 Because last time Marin was in town, it was back in 2007 with Umwelt, which still holds as one of the best shows performed in Montreal this past decade. Prismes, Benoît Lachambre (L’Agora de la danse) October 16-19 Because Lachambre made quite the comeback last year with Snakeskins, his best show in years. Henri Michaux: Mouvements + Gymnopédies, Marie Chouinard (Danse Danse) October 31-November 2 Because Chouinard’s last show, LE NOMBRE D’OR (LIVE), is the one that has had the biggest impact on me since performer Carole Prieur first translated Henri Michaux’s drawings into dance back in 2005. We can only imagine what it will be like when all the dancers of the company will follow in her footsteps. Cuire Le Pain De Nos Corps, Sarah Dell’ava (Tangente) November 21-24 Because Dell’ava is probably the most intelligent mover in Montreal. LA VALEUR DES CHOSES, Jacques Poulin-Denis (Lachapelle) January 21-25 Because Poulin-Denis manages to expose the absurdity of human life while remaining funny and touching. The Nutcracker, Maria Kefirova (Tangente) January 30-February 2 Because Kefirova is one of the few choreographers in Montreal who knows how to deal with video in live performance. The adaptation project, Michael Trent (L’Agora de la danse) February 12-14 Because the last time Trent was in Montreal, he surprised everyone by being as conceptual as he was playful. Reviens Vers Moi Le Ventre En Premier, Annie Gagnon (Tangente) February 27-March 2 Because she’s one of the few choreographers in Montreal who’s not afraid to be serious. Mayday remix, Mélanie Demers (Usine C) March 12-14 Because, with just a few works, Demers has managed to establish herself as one of the most consistently good dancemakers in Montreal and it will be a treat to see her revisit her past works before moving on to the next artistic stage in her career. Mange-Moi, Andréane Leclerc (Tangente) March 20-23 Because Leclerc’s contortionism isn’t just a circus trick; it’s a philosophy that allows her to approach and explore space differently. http://dansedanse.ca/DDA_1314/en/ http://www.agoradanse.com/en http://tangente.qc.ca/ http://lachapelle.org/ http://www.usine-c.com/ Here it is, the last dance show of the year. As customary, it is provided by the third-year students of L’École de Danse Contemporaine de Montréal and involves three pieces. The first two come courtesy of Montréal Danse and the last, an original creation for ÉDCM, is by visiting French choreographer Julien Desplantez. Trois peaux, by Jean-Sébastien Lourdais The human body transformed until it is no longer human, transformed until it is animal, but no particular animal: humanimal. Fists instead of hands, hunched over, head hanging low, on all fours. Mouvement half fluid/half stops, the organic interrupted by the robotic. (The music, which could be described as electrogrunts, reflects this aspect.) Sometimes, in passing, the dancers appear to be flexing, with their awkward arm positions. The body shakes, organic, too organic, uncontrollable. The movement is other, less articulated than that of human beings, but it says plenty of other things, things that cannot be understood and that are therefore unsettling. Husk, by George Stamos Already discussed at length here: http://www.localgestures.com/1/post/2012/02/husk-a-review.html Only thing to add: did the costume Rachel Harris wore in the Montréal Danse version lose its dick? Why? Are the third-year students at ÉDCM not all adults? Is it because the show is mostly performed in front of their family and friends? And, most importantly, who cares? L’art n’est pas fait pour les demi-mesures. Il y avait ce fou…, by Julien Desplantez Thank God, the fashion-trash music that opens the piece soon subsides to offer us what school dance shows do best, i.e. the superficial pleasures of excess: a dozen dancers onstage from beginning to end, so much action that the eye cannot take it all in, synchronicity. Did Desplantez steal his small stationary steps from Hofesh Shechter’s Political Mother? If so, good for him. Even though his choreography is not particularly innovative, it’s still less lazy and juvenile than Shechter’s. De la danse-bonbon. December 19-22 at 7:30pm Conservatoire d’art dramatique de Montréal www.edcmtl.com 514.873.4031 ext. 313 Tickets: 18$ / Students: 10$ They look at each other from the corner of their eye. Their bodies are stiff with self-consciousness. How to act? Better steal another glance from our neighbour to see what they’re doing. When unsure, it’s better to do the same as everybody else. Even René Descartes thought so. Before he could even come up with his “I think, therefore I am,” he had decided that if one started with the assumption that they didn’t know anything, it was better for the time being to follow society’s rules until one did figure some truths out for themselves. The idea was exemplified by the analogy that, if one is lost in the forest, it is better to keep walking in the same direction even if one does not know where it will lead. There is, of course, another implication: if one is going to put society’s rules into question, it might be best to keep quiet when one realizes that those rules are all bullshit. I’m paraphrasing. Another way to put is that, if you’re the one walking being the prisoners in Plato’s cave and it’s your shadow being cast on the walls, you might not want to tell them it’s just you; human reality is even scarier to us than the monsters we’ve made up. That’s why we created monsters in the first place, so we’d never go in the forest in the first place. It’s safer to just stay at home and do the same as everyone else. Luckily, choreographer George Stamos doesn’t seem to see it that way. In his world, it’s better to try things on for size. To him, it’s an essential part of what it means to be human. The forest is not outside of us, but within, and it extends to the edge of our skin and even into the extensions that we put upon ourselves. So put on a dress and some high heels, no matter what your sex; you might learn a thing or two about yourself and others in the process. In Husk, everyone’s in drag from beginning to end, independently of their sex or what they’re wearing, if anything at all. It’s that, as Stamos had already touched upon in Cloak, there is no other way of being. As drag has thankfully highlighted, gender is nothing but a performance and we’re all faking it. We’re all monitoring each other and, more importantly, ourselves. When my nephew wanted a pink bedroom like Dora the Explorer, he was quickly told to get back in his gender line by his parents. The gender performance in Husk is made so extreme that, along with the prosthetics the dancers sometimes wear, it impedes their movement and makes it awkward, much like their excessive touching does. When Rachel Harris is wearing a muscular male appendix, her movement is not as fluid as it usually is. It is not the body that she is used to. There is also something cheeky about the fake penis that dangles between her legs, as though Stamos is giving the contemporary dance audience what it wants, except not. And sometimes it’s just what we need: someone to push us into the forest so we’ll realize that what’s scary is not what’s out there, but the beliefs that have been preventing us from going there in the first place. Husk February 8-10 at 8pm Agora de la danse www.agoradanse.com 514.525.1500 Tickets: 26$ / Students and those under 30 years old: 18$ |
Sylvain Verstricht
has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake. s.verstricht [at] gmail [dot] com Categories
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