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Le cycle de la boucherie : une critique

7/12/2011

3 Comments

 
PictureLe cycle de la boucherie, photo d'Anna van Kooij
Se mettre tout nu, se faire traiter de grosse, se faire mettre dans une cage, exposer sa vulve, se rouler dans le ketchup… C’est humiliant. Être un interprète de performance contemporaine, vraiment… Mais ça marche au début de Le cycle de la boucherie, la nouvelle pièce de Dave St-Pierre, parce que le chorégraphe assume pleinement le côté dégradant d’être interprète. Après tout, c’est souvent ça ou travailler au salaire minimum chez McDo.

Évidemment, cette humiliation ne vient souvent pas d’elle même. C’est pour le metteur en scène que les interprètes font tout pour plaire. C’est lui qui a le pouvoir de leur donner la job, de les sauver du McDo.  Et, étant la star de la danse contemporaine, St-Pierre peut en demander plus que n’importe quel autre. J’ai déjà entendu des rumeurs d’un acteur hétéro flirtant avec St-Pierre pour un rôle dans sa trilogie Sociologie et autres utopies contemporaines. Est-ce vrai? Qui sait… J’ai flirté pour beaucoup moins que ça. Toujours est-il que St-Pierre assume aussi pleinement, même si à travers la parodie, le côté tyrannique de son propre rôle.

Dans Boucherie, ses interprètes ne sont pas des animaux parce qu’ils ont des têtes de lapin; ils sont des animaux parce qu’ils sont humains. Les femmes ne sont pas en cage parce qu’elles sont des lapins; elles sont en cage parce qu’elles sont grosses et que, puisqu’elles sont apparemment incapables de se contrôler, on doit le faire pour elles. L’opéra joue sans cesse, comme pour nous rappeler que les corps ne sont bons que pour être violés et tués.

Dans la lignée du pop art, St-Pierre s’amuse à tacher l’image immaculée que les compagnies reines du capitalisme tentent de se donner. Ici, c’est McDo et Disney qui écopent. C’est populaire en ce moment. Juste à Montréal, on peut penser aux personnages de Disney version queer de Jonathan Reid Sévigny, ou l’exposition en cours à la Casa del popolo, où il n’y pas que le nez de Pinocchio qui gonfle. Dans Boucherie, c’est le danseur Vincent Morelle qui, mouillé et tout nu, doit se transformer en Bambi le pauvre orphelin qui patine malgré lui sur la glace ou Nemo qui gigote contre la mort hors de son bocal.

Ici, St-Pierre refuse le sentimentalisme de ces pièces précédentes. Même lorsque l’acteur Gaétan Nadeau est au bord des larmes, St-Pierre murmure « Je suis touché, moi, » créant une distance qui bloque l’accès à l’émotion. Le « Je t’aime » est même transféré dans un bidule électronique qui le communique d’une voix robotique mais, cette fois, l’émotion passe quand même. C’est que Morelle active l’appareil qui jonche dans la bouche de sa partenaire Sylvia Camarda, touchant dans la projection de son désir.

Encore là, l’eau, le sang, et le ketchup transforment la scène en une patinoire qui menace constamment les interprètes de leur faire perdre le pied. Ça témoigne de l’intérêt de St-Pierre pour le dégât, le chaos. Il veut la difficulté, l’effort, l’imperfection. Il veut l’humain.

Malheureusement, St-Pierre a toujours de la difficulté à se défaire des stéréotypes féminins. Les femmes sont hystériques, les blondes sont stupides, les belles femmes sont des mantes religieuses, et les grosses ne sont pas grand-chose à part des grosses. Le chorégraphe travaille d’ailleurs sur une nouvelle pièce avec les interprètes Katia Lévesque et Debbie Lynch-White, Jambon cuit. En espérant qu’il leur donnera là un rôle plus actif que celui d’animal en cage. Leur danse à la fin de Boucherie est un pas dans la bonne direction. Enfin, malgré une certaine diversité des corps parmi les dix interprètes de Boucherie et les douzaines d’autres dans ses pièces précédentes, c’est toujours plutôt blanc. En fait, une Québécoise blanche imitait une actrice porno japonaise dans La Pornographie des âmes. C’était assez gênant.

Le cycle de la boucherie
6-17 décembre
Théâtre La Chapelle
lachapelle.org
514.843.7738
Billets : 33$ / Réduit : 28$

3 Comments
john malkovich
10/12/2011 03:14:08 am

qui à écrit ça? il y a plein de faute de syntaxe, c est une honte d écrire aussi mal!! ahahahah!!!

Reply
Maxime Lévesque
10/12/2011 04:15:09 am

Je suis en accord le traitement de l'aspect "humiliation" de cette critique. J'aimerais même ajouter que j'ai été choqué et déçu de constaté qu'au moment où St-Pierre ouvre la discussion avec le public, toutes les réponses semblent pré-établies, ce qui nous coupe d'un échange réel avec les interprètes, les humanisants par le fait même. Peut-être est-ce un choix artistique, reste que ce choix est frustrant, qu'il maintien cette humiliation et qu'il me laisse avec cette impression de colère non-gérée qu'il "vomit" au public, me laissant une impression de manque de raffinement et de recherche artistique.

J'aimerais ajouter que la partie sur les rumeurs de "flirt" n'est pas nécessairement, ça entre dans l'ordre du commérage...

P.S. Se cacher derrière un pseudonyme pour dénoncer des fautes de syntaxes en une phrase qui en contient tout autant, c'est ce que j'appelle un manque de cohérence argumentatif! Il est tout aussi honteux de ne s'arrêter qu'au "contenant" d'un message alors que son contenu est riche en idées. Le texte de M. Verstricht est tout à fait compréhensible et quelques soit-disantes fautes ne devraient pas faire obstacle à son propos.

Reply
Pat Sim
11/12/2011 01:06:38 pm

Le texte de M. Verstricht me fait bien rire! Bien que je suis un zéro en écriture, il me semble que je suis tout même plus avancé que lui dans la conpréhention d'une pièce de théâtre!!! Allo! tu dois avoir le nez collé sur ton écrant et cela t'empêche de voir plus loin que ton nez!!! Recule toé du mur mon vieux! tu manques plein de beaux message et du même fait de bonne crétique!

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    Sylvain Verstricht

    has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake.

    s.verstricht [at] gmail [dot] com

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