Des taches rouges volent autour d’une femme tels des insectes, se collent à sa peau, se transforment en écoulements sanguins. Cette séquence mouvementée sert de « teaser » au cinématique Obsolescence programmée, spectacle multidisciplinaire de Nans Bortuzzo qui souffre de… multidisciplinarité. Suit un générique d’ouverture avant l’introduction de l’élément le plus problématique de la pièce, soit le texte. Parfois les mots ne font qu’affaiblir le pouvoir du non-dit et c’est malheureusement ici le cas. |
Catherine Gaudet et Virginie Brunelle ont toutes deux collaboré à la chorégraphie. Leur travail est bien intégré. Il est pratiquement impossible de distinguer l’apport de l’une ou de l’autre, entre autres parce qu’il est assez difficile de s’imaginer à quoi pourrait ressembler un solo de Brunelle, elle qui s’est surtout fait remarquer pour ses duos. Aussi, les deux chorégraphes ont un style particulièrement violent, qualité que l’on retrouve encore ici. La performance plus théâtrale (qu’on attribuerait à Gaudet) est toutefois un peu perdue dans la pénombre du projecteur qui frappe la tête de haut plutôt que de face.
La force d’Obsolescence programmée n’est pas dans la danse ou même dans les visuels de Bortuzzo, mais dans la rencontre et l’interaction du corps et de l’image, un espace mince et malléable comme une peau. Autrement, les différentes composantes du spectacle ne créent pas un tout autant qu’elles semblent être empilées dans l’espoir de stimuler une multitude de sens. En demeure un spectacle qui pourrait se démarquer si seulement il capitalisait sur l'onirisme qu'il trouve dans ses moments plus abstraits.
18-22 novembre à 20h
Théâtre La Chapelle
www.lachapelle.org
514.843.7738
Billets : 29$ / Étudiants : 25$