
À pousser dans cette direction, The 605 Collective réussit à faire certaines trouvailles côté mouvement. Il y a cette entrée en scène dramatique, les cinq danseurs propulsés hors des coulisses. Il y a ce pied placé sous l’estomac du partenaire qui semble soulever son corps entier. Il y a cette menace de lancement au sol lorsqu’un danseur soulève un autre, mais où la victime dans sa descente abrupte demeure tout à coup figée dans les airs (en fait sur les cuisses de son agresseur).
AUDIBLE a plusieurs qualités. Le choix de costume de départ, des complets, a pour effet d’activer le corps urbain – que l’on est plus probable d’imaginer assis devant un ordinateur. Les relations entre les cinq danseurs (trois hommes, deux femmes) sont d’égal à égal et non définies par le genre. Avec une forte dose de dynamisme, on fait aussi une très bonne utilisation de l’espace.
Il y a au moins autant de défauts. On pourrait démontrer plus de créativité côté éclairage. L’humour est naïf. La structure est rudimentaire : on commence en grand, ça se calme dans le milieu, et on revient (du moins on tente) en trombe pour la finale. Ça donne l’impression qu’on a essayé de cacher le moins bon dans le milieu, une décision stratégique, mais il aurait quand même été plus sage de s’en débarrasser complètement.
Quant à ceux qui aiment leur danse avec un peu plus d’esprit, ils s’en trouveront déçus. Même l’œil peut se tanner quand le cerveau n’est pas tout autant stimulé. AUDIBLE, c’est de la danse pop corn… Ça saute partout, après trois poignées on n’en veut plus, et quinze minutes plus tard on a encore faim.
AUDIBLE
19-23 avril à 20h
Usine C
www.usine-c.com
514.521.4493
Billets : 29$ / 30 ans et moins : 22$