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because the personal is cultural

Ce qui reste en mémoire de la danse en 2011

27/12/2011

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PictureStill Standing You, photo de Phile Deprez
2011 tire à sa fin. Heure des bilans. Retour sur les œuvres et artistes qui ont marqué le paysage de la danse à Montréal.

Encore une fois cette année, le Festival TransAmériques s’est démarqué grâce à la programmation audacieuse de Marie-Hélène Falcon. C’est ici qu’on aura trouvé le show de l’année, Still Standing You de Pieter Ampe et Guilherme Garrido, une pièce sans musique, sans éclairage théâtral, et éventuellement sans costume, où on ne peut que créditer la performance des deux chorégraphes-interprètes pour avoir créer un show des plus prenants. Derrière une grosse couche trash à la Jackass, ils ont composé le spectacle le plus dense de l’année.

De son côté, la chorégraphe Cindy Van Acker a présenté non pas une, deux, ou trois pièces, mais bien quatre qui démontraient toutes un engagement total dans la poursuite d’idées chorégraphiques claires et simples, mais riches : Lanx, Obvie, Nixe, et Obtus. À partir de séquences de mouvements souvent élémentaires, elle composait une danse si pure qu’elle en devenait graphisme et parfois même voyage initiatique parmi un éclairage sculptural de néons.

Du côté du Québec, la chorégraphe Chanti Wadge a quant à elle créer un univers magique aux côtés du magnifique danseur David Rancourt avec o deer! Inspirée par les rituels autochtones et le règne animal, elle a réussi à invoquer les esprits ancestraux et transformer les corps, occasionnant l’émergence de la nature en plein milieu de la ville.

Aussi digne d’être mentionné : Bodies in Urban Spaces de Willi Dorner, pour laquelle une douzaine de jeunes danseurs se sont adonnés à un mélange de parkour et de planking pour s’insinuer dans des racoins du centre-ville qui auraient autrement paru hors de notre portée. La masse spectatrice déambulatoire devenait elle-même un objet de spectacle pour les passants qui n’avaient aucune idée de ce qui se passait. On avait le sourire collé au visage et on regarde encore la ville d’un autre œil.

Pour clore cette longue parenthèse FTA, finissons avec la chorégraphe Lia Rodrigues qui a trouvé son inspiration dans le chaos pour Pororoca. De la parade initiale des multiples interprètes qui fait du plancher un dégât jusqu’à leur installation en une ligne verticale en milieu de scène où ils exécuteront la majorité de leur danse dans cette formation hors du commun, le désordre permet aux danseurs de repenser le mouvement et de se rencontrer dans un corps-à-corps qui peut être autant empreint de violence que d’amour.

Côté diffuseur, c’est toujours Tangente qui mène la danse contemporaine de l’avant avec une programmation éclectique et ouverte à l’innovation. On retient surtout deux pièces. La première : Costing not less than everything de Susanna Hood. Dans ce solo interprété de façon magistrale par Holly Bright, la lumière qui frappe le corps vulnérable de la danseuse est celle qui illumine aussi son chemin, au bout duquel elle dira oui à tout ce qui s’offre à elle, puisque tout passe par la vie. Profondément touchant.

Deuxième coup de cœur chez Tangente : Tokyo Loft (Koshitsu) de Maki Morishita. Pour cette pièce, la chorégraphe-interprète a limité sa danse à un carré grand comme un ascenseur pour aborder de façon ludique la place réservée à l’art dans nos vies occupées et la nécessité de l’imagination pour surmonter une certaine passivité intellectuelle et physique moderne. C’était aussi drôle qu’inquiétant.

À l’Agora de la danse, c’est Ame Henderson qui a une fois de plus fasciné avec sa pièce de groupe relay. La chorégraphe a équipé ses interprètes d’une structure précise qui leur permettait de danser en synchro n’importe quelles séries de mouvements qu’ils avaient apprises au cours de leurs carrières de danseurs; donc chaque représentation était complètement différente. Quand on pense que l’an dernier c’était Michael Trent qui nous avait surpris avec It’s about time, c’est à se demander si c’est maintenant à Toronto que la danse conceptuelle se fait.

À Montréal, Sarah Dell’Ava est à peu près la seule à porter ce flambeau. Avec Esquisse 3 : Dans les plis, elle a une fois de plus prouvé qu’elle demeure la chorégraphe émergente à surveiller. Elle démontre l’intérêt qu’il y a à danser avec sa tête et non pas juste avec son corps. Elle remontera Dans les plis pour Tangente au Monument-National du 9 au 12 février. C’est évidemment à ne pas manquer.

Un autre chorégraphe émergent qui mérite qu’on parle de lui : Patrick Lloyd Brennan, qui n’a pas attendu après les diffuseurs pour montrer son travail; il a présenté sa nouvelle création dans son propre loft. The New Bourjoiesie était un portrait satirique décapant d’une génération éduquée, nourrie de références culturelles, mais autrement incapable d’accomplir quoi que ce soit. L’art comme miroir déstabilisant.

2011, c’était aussi évidemment l’année de Marie Chouinard, qui fêtait les vingt ans de sa compagnie avec une longue série de spectacles. On se remémore Étude No 1, solo reposant presque entièrement sur les… pieds de Lucie Mongrain, qui dansait la claquette sur un plancher bourré de micros. Chouinard a un don pour la dramatisation de l’espace et c’était ici à son apogée. Avec son nouveau spectacle, LE NOMBRE D’OR (LIVE), elle a créé un monde étrange peuplé de créatures qui (du moins au début) ne semblaient rien avoir en commun avec nous. Une réflexion originale sur l’altérité de l’humain.

Il faudrait aussi noter que plus de la moitié des pièces mentionnées ici (celles de Cindy Van Acker, Susanna Hood, Maki Morishita, Sarah Dell’Ava, et une de Marie Chouinard) sont des soli. Je ne suis pas sûr quelle conclusion en tirer… Peut-être qu’à défaut de quantité elles osent nous offrir la qualité?

Habituellement, je ne mentionne pas de mauvais coups parce qu’on s’entend que, contrairement au cinéma ou à la musique, il est difficile d’argumenter que les artisans de la danse essaient de nous faire avaler de la merde pour faire des profits. Toutefois, cette année, je dois avouer être d’accord avec Fabienne Cabado du Voir et Aline Apostolska et Stéphanie Brody de La Presse; je commence moi aussi à être un peu tanné de la programmation du Théâtre La Chapelle, qui semble de plus en plus déterminée par leur marketing. Ils capitalisent un peu trop sur l’excitation des organes génitaux et pas assez sur celle de l’esprit. En espérant que ça change en 2012… Sur ce,

Bonne et heureuse année!

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o deer! : une critique

31/5/2011

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Pictureo deer! de Chanti Wadge, photo de Michael Slobodian
Depuis quelques temps, j’éprouve un désir grandissant de m’évader, de fuir vers la campagne et d’habiter une maison au fin fond des bois. À défaut de réaliser mon rêve, la chorégraphe Chanti Wadge emmène la campagne à Montréal avec sa toute nouvelle pièce o deer! On ne peut le cacher (ou même lui reprocher), la danse contemporaine est typiquement urbaine, alors cette incursion dans le rural est des plus rafraîchissantes.

Pour ce duo, Wadge est allé chercher un des meilleurs danseurs des environs, David Rancourt. C’est dans la simplicité qu’ils émergent tous deux de la noirceur, sans décor ou costume, même s’ils ne sont pas pour autant nus. Toute l’attention est sur la danse pour le prologue, un travail au sol synchronisé où roulements athlétiques et transitions fluides se chevauchent.

Ils prennent ensuite un repos bien mérité, assis en « Indiens », s’effaçant dans la méditation. Leurs respirations deviennent de plus en plus audibles et se transforment en échos (dans un traitement sonore d’Alexander MacSween qui rappelle certains spectacles de Marie Chouinard). Leur transformation animale est enclenchée. Rancourt quitte la scène à quatre pattes, mains et pieds au sol, le cul haut dans les airs.

L’espace se métamorphose en forêt d’ombres. Une créature au panache grimpant vers le ciel avance, les yeux grands ouverts. C’est Wadge, mais sa transformation physique est telle qu’elle en est méconnaissable. Voyageant sur ses deux jambes, elle est un animal féérique, régnant sur la forêt qu’elle absorbe de tous ses sens.

Elle est suivie d’une créature entièrement recouverte de poil, mais dont la queue est un arc de plumes. À l’aide d’un traîneau de poil, elle tire six panaches. Wadge dépose les plumes au sol et, assise, observe leur mouvement dans le vent. Elle siffle une courte chanson. La créature poilue sans visage répond. Un shaker dans chaque main, elle fait aller ses ailes de colibri, le son percussif réglant le mouvement. Dans le monde de Wadge, il est possible de communiquer avec la nature.

Rancourt, dévoilé, devient un vaisseau pour le « Great Spirit » qui veille sur tout, un shaman qui commande « You must dig a big hole. » Toutefois, ce trou n’est jamais creusé, les deux confrères préférant se reposer sous une peau d’animal. Une fois de plus, une métamorphose est amorcée, les deux devenant un sous une vague de poil. Avec tendresse, ils roulent au sol en parfaite symbiose, une connexion qui élimine toute distance entre sexualité et spiritualité. Un peu plus tard, les mains de Rancourt semblent reliées à sa poitrine par des fils invisibles, une connexion entre l’intérieur et l’extérieur qui va au-delà du corps. Wadge et Rancourt font plus que bouger; ils sont présents dans chaque moment, habitant leurs corps jusqu’aux confins de la peau.

Lorsque la nudité arrive, elle est d’un naturel rarement vu en danse contemporaine. Au lieu d’apparaître comme une construction sociale, elle devient l’effacement de la ligne entre l’humain et l’animal. Armées de grands panaches, ces créatures ont le regard vacant mais non vide, récipient de leur environnement et de forces ancestrales. Avec o deer!, Wadge crée un univers enchanteur où la magie du monde naturel règne.

o deer!
30 mai-1er juin à 19h
Agora de la danse
www.fta.qc.ca
514.844.3822
Billets : 28$ / 30 ans et moins, 65 ans et plus : 22$

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    Sylvain Verstricht

    has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake.

    s.verstricht [at] gmail [dot] com

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