Local Gestures
because the personal is cultural
As my years as a dance critic pile on, it’s probably to be expected that I see more and more works I’ve already seen. This year, I can think of at least five off the top of my head. The one that most stood up to a repeat viewing was Matija Ferlin and Ame Henderson’s The Most Together We’ve Ever Been. I took the bus to Ottawa to see it just as a snowstorm was hitting the city. The ride ended up taking four hours. I barely had enough time to shove some of the worst food I’ve ever had in my mouth before running over to Arts Court, an old courthouse that has been turned into a beautiful art space. And, as soon as the show started, I knew it was all worth it. Back in Montreal, Israeli choreographer Sharon Eyal made a much-anticipated return after six years with Corps de Walk, a show she created with her partner Gai Behar. The uniformity she imposed on the twelve dancers of Norway’s Carte Blanche was oppressive and disturbing. It was its own indictment of homogeneity. At the Biennale de gigue contemporaine, the always reliable Nancy Gloutnez stood out yet again. With Les Mioles, she borrowed from classical music and became a conductor, turned her dancers’ feet into instruments, and composed a score reminiscent of Steve Reich in its obsessive build-up. After years of being one of the most rigorous emerging choreographers in Montreal, Sasha Kleinplatz has now fully emerged with Chorus II. The audience stood above six male dancers who swayed between demonstrations of physical strength and chill-inducing vulnerability. It is now up to venue artistic directors everywhere to shine on Kleinplatz the spotlight she so clearly deserves. Speaking of which, 2013 was the year of Agora de la danse. They probably had their best programming since I started following dance. It all began with Karine Denault’s Pleasure Dome, in which musicians and dancers explored pleasure without ever lazily resorting to shortcuts. Rather, she allowed the meaning of the work to emerge on its own and for Pleasure Dome to impose itself by the same token. It was followed by When We Were Old, a duo by Québec’s Emmanuel Jouthe and Italy’s Chiara Frigo (presented in collaboration with Tangente). The choreographer-dancers managed to bypass every single contemporary dance cliché that usually occurs as soon as a man and woman are onstage. In each and every moment, their encounter felt fresh and sincere. Agora ended the year with Prismes by Benoît Lachambre, who a month later would win the Montreal Dance Prize. Created for Montréal Danse, Prismes explored the effect of light on perception in a chromatic environment, as well as the fluidity of gender. Lighting designer Lucie Bazzo outdid herself for this highly experiential work. At the Festival TransAmériques, it was French choreographer Boris Charmatz who stood out with Levée des conflits, an opus of twenty-five movements repeated as a canon by twenty-four dancers. From the simplicity of the choreography to the high number of performers, Levée des conflits impressively hovered between minimalism and excess. I spent the summer in Iceland, where my trip ended with the Reykjavík Dance Festival. There, Norway’s Sissel M Bjørkli presented one of the most singular shows I’ve ever seen with Codename: Sailor V. It took place in a tiny space, barely big enough to seat fifteen. The smoke that filled the room along with Elisabeth Kjeldahl Nilsson and Evelina Dembacke’s intensely saturated coloured lighting blurred the edges of everything. Inspired by anime, Bjørkli created an alter ego for herself and through imaginative play managed to turn an office chair into a spaceship. That shit was magical. So was Nothing’s for Something by Belgium’s Heine Avdal and Yukiko Shinozaki, which opened with a ballet for six curtains, each suspended by six huge helium-filled balloons. Set to classical music, it was reminiscent of Disney’s Fantasia. For its finale, eight such balloons were left to float around the room while emitting breathing sounds, appearing like disembodied alien visitors. Soon after my return to Montreal, Marie Chouinard presented Henri Michaux : Mouvements. The genesis of this work, when Carol Prieur first incarnated the drawings of Henri Michaux back in 2005, is the reason why I’m a dance critic today. Seeing the twelve dancers of Chouinard’s company lend themselves to the exercise was just as riveting eight years later. By translating drawings into movement, Chouinard demonstrated the power of dance to think the body creatively. Usine C ended the year on a high note with their program from the Netherlands, most especially Ann Van den Broek’s feminist work for three female dancers, Co(te)lette. The show was powerful in its exposition of women’s bodies as a site of tension, torn between being objects of desire and embodied subjects. We can only hope that there will be more works like it in 2014.
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2011 tire à sa fin. Heure des bilans. Retour sur les œuvres et artistes qui ont marqué le paysage de la danse à Montréal. Encore une fois cette année, le Festival TransAmériques s’est démarqué grâce à la programmation audacieuse de Marie-Hélène Falcon. C’est ici qu’on aura trouvé le show de l’année, Still Standing You de Pieter Ampe et Guilherme Garrido, une pièce sans musique, sans éclairage théâtral, et éventuellement sans costume, où on ne peut que créditer la performance des deux chorégraphes-interprètes pour avoir créer un show des plus prenants. Derrière une grosse couche trash à la Jackass, ils ont composé le spectacle le plus dense de l’année. De son côté, la chorégraphe Cindy Van Acker a présenté non pas une, deux, ou trois pièces, mais bien quatre qui démontraient toutes un engagement total dans la poursuite d’idées chorégraphiques claires et simples, mais riches : Lanx, Obvie, Nixe, et Obtus. À partir de séquences de mouvements souvent élémentaires, elle composait une danse si pure qu’elle en devenait graphisme et parfois même voyage initiatique parmi un éclairage sculptural de néons. Du côté du Québec, la chorégraphe Chanti Wadge a quant à elle créer un univers magique aux côtés du magnifique danseur David Rancourt avec o deer! Inspirée par les rituels autochtones et le règne animal, elle a réussi à invoquer les esprits ancestraux et transformer les corps, occasionnant l’émergence de la nature en plein milieu de la ville. Aussi digne d’être mentionné : Bodies in Urban Spaces de Willi Dorner, pour laquelle une douzaine de jeunes danseurs se sont adonnés à un mélange de parkour et de planking pour s’insinuer dans des racoins du centre-ville qui auraient autrement paru hors de notre portée. La masse spectatrice déambulatoire devenait elle-même un objet de spectacle pour les passants qui n’avaient aucune idée de ce qui se passait. On avait le sourire collé au visage et on regarde encore la ville d’un autre œil. Pour clore cette longue parenthèse FTA, finissons avec la chorégraphe Lia Rodrigues qui a trouvé son inspiration dans le chaos pour Pororoca. De la parade initiale des multiples interprètes qui fait du plancher un dégât jusqu’à leur installation en une ligne verticale en milieu de scène où ils exécuteront la majorité de leur danse dans cette formation hors du commun, le désordre permet aux danseurs de repenser le mouvement et de se rencontrer dans un corps-à-corps qui peut être autant empreint de violence que d’amour. Côté diffuseur, c’est toujours Tangente qui mène la danse contemporaine de l’avant avec une programmation éclectique et ouverte à l’innovation. On retient surtout deux pièces. La première : Costing not less than everything de Susanna Hood. Dans ce solo interprété de façon magistrale par Holly Bright, la lumière qui frappe le corps vulnérable de la danseuse est celle qui illumine aussi son chemin, au bout duquel elle dira oui à tout ce qui s’offre à elle, puisque tout passe par la vie. Profondément touchant. Deuxième coup de cœur chez Tangente : Tokyo Loft (Koshitsu) de Maki Morishita. Pour cette pièce, la chorégraphe-interprète a limité sa danse à un carré grand comme un ascenseur pour aborder de façon ludique la place réservée à l’art dans nos vies occupées et la nécessité de l’imagination pour surmonter une certaine passivité intellectuelle et physique moderne. C’était aussi drôle qu’inquiétant. À l’Agora de la danse, c’est Ame Henderson qui a une fois de plus fasciné avec sa pièce de groupe relay. La chorégraphe a équipé ses interprètes d’une structure précise qui leur permettait de danser en synchro n’importe quelles séries de mouvements qu’ils avaient apprises au cours de leurs carrières de danseurs; donc chaque représentation était complètement différente. Quand on pense que l’an dernier c’était Michael Trent qui nous avait surpris avec It’s about time, c’est à se demander si c’est maintenant à Toronto que la danse conceptuelle se fait. À Montréal, Sarah Dell’Ava est à peu près la seule à porter ce flambeau. Avec Esquisse 3 : Dans les plis, elle a une fois de plus prouvé qu’elle demeure la chorégraphe émergente à surveiller. Elle démontre l’intérêt qu’il y a à danser avec sa tête et non pas juste avec son corps. Elle remontera Dans les plis pour Tangente au Monument-National du 9 au 12 février. C’est évidemment à ne pas manquer. Un autre chorégraphe émergent qui mérite qu’on parle de lui : Patrick Lloyd Brennan, qui n’a pas attendu après les diffuseurs pour montrer son travail; il a présenté sa nouvelle création dans son propre loft. The New Bourjoiesie était un portrait satirique décapant d’une génération éduquée, nourrie de références culturelles, mais autrement incapable d’accomplir quoi que ce soit. L’art comme miroir déstabilisant. 2011, c’était aussi évidemment l’année de Marie Chouinard, qui fêtait les vingt ans de sa compagnie avec une longue série de spectacles. On se remémore Étude No 1, solo reposant presque entièrement sur les… pieds de Lucie Mongrain, qui dansait la claquette sur un plancher bourré de micros. Chouinard a un don pour la dramatisation de l’espace et c’était ici à son apogée. Avec son nouveau spectacle, LE NOMBRE D’OR (LIVE), elle a créé un monde étrange peuplé de créatures qui (du moins au début) ne semblaient rien avoir en commun avec nous. Une réflexion originale sur l’altérité de l’humain. Il faudrait aussi noter que plus de la moitié des pièces mentionnées ici (celles de Cindy Van Acker, Susanna Hood, Maki Morishita, Sarah Dell’Ava, et une de Marie Chouinard) sont des soli. Je ne suis pas sûr quelle conclusion en tirer… Peut-être qu’à défaut de quantité elles osent nous offrir la qualité? Habituellement, je ne mentionne pas de mauvais coups parce qu’on s’entend que, contrairement au cinéma ou à la musique, il est difficile d’argumenter que les artisans de la danse essaient de nous faire avaler de la merde pour faire des profits. Toutefois, cette année, je dois avouer être d’accord avec Fabienne Cabado du Voir et Aline Apostolska et Stéphanie Brody de La Presse; je commence moi aussi à être un peu tanné de la programmation du Théâtre La Chapelle, qui semble de plus en plus déterminée par leur marketing. Ils capitalisent un peu trop sur l’excitation des organes génitaux et pas assez sur celle de l’esprit. En espérant que ça change en 2012… Sur ce, Bonne et heureuse année! |
Sylvain Verstricht
has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake. s.verstricht [at] gmail [dot] com Categories
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