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Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le troisième
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs Et rien Notre mort est Comme notre vie Aujourd’hui je meurs Non Pas dans le rien Je veux mourir Avec une chose Dans la main Aujourd’hui je meurs Avec un seul point Dans le cœur Un point final Qui n’est pas précédé De tous les mots Que j’avais besoin De dire Et il y en avait si peu Aujourd’hui je meurs Alors je me raconte Une histoire. Je me raconte Que l’amour Existe. Non pas À l’extérieur De moi, Non pas Qu’il me survivra; Je l’emporte Avec moi. Je le tiendrai Dans mes mains Jusqu’à la dernière seconde. Vous devrez l’enterrer Avec moi. Vous devrez en faire Votre deuil. C’était à vous de mourir Avec moi.
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Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le deuxième
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs Non, J’ai bu trop de café Je ne peux Me mettre dans la mort Pour que la transition Soit douce Je ne veux pas Que ma mort soit un arrêt Je veux arrêter Avant de mourir Je veux mourir avant De mourir pour pouvoir Mieux mourir Je veux parfaire la mort Je veux être son expert Je veux être Le meilleur mort Alors laissez-moi Une journée de plus Pour mieux apprendre À mourir Aujourd’hui je meurs C’est l’automne Ce serait quand même beau Aujourd’hui je meurs Enfin Plus d’excuses Plus de regrets En acceptant la mort C’est aussi la vie que J’accepte Aujourd’hui je meurs Et il y a une paix À n’avoir jamais eu Comme si l’acharnement du destin Pouvait être assimilé Pouvait devenir courage Pouvait me transformer En toute la force De deux petits mots : même si die daily.
hourly, if you’ve got the energy. Sherwin Tjia, The World Is a Heartbreaker Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le premier de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs Pas assez Jamais assez Mains l’infinité Serait trop Il me faudrait L’infini moins un Je veux faire Le bien sans Dieu, Sauf pour ce qu’il Est : La mémoire collective Je veux Le papier Comme souvenir Aujourd’hui je meurs Dans la préparation De ne jamais mourir Dans la dépendance (Ce n’est que dans la mort Que je n’ai plus besoin De vous) Je voudrais Mourir en vie Mon fantôme ne vous Visiterait pas, ne Vous parlerait pas, Ne vous posséderait pas Il nourrirait Les fleurs. Il ferait tout Pour que vous le voyiez Sans jamais le savoir Aujourd’hui je meurs En voulant Tout le contraire Je veux être Ailleurs Je veux être Avant Ou après Je veux être Autre Mais partout est ici Toujours maintenant Sans moi, inexistant Aujourd’hui je meurs Pourquoi pas? C’est un jour comme un autre |
Sylvain Verstricht
has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake. Archives
October 2023
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