hourly, if you’ve
got the energy.
Sherwin Tjia, The World Is a Heartbreaker
Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le premier
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts.
Aujourd’hui je meurs
Pas assez
Jamais assez
Mains l’infinité
Serait trop
Il me faudrait
L’infini moins un
Je veux faire
Le bien sans Dieu,
Sauf pour ce qu’il Est :
La mémoire collective
Je veux
Le papier
Comme souvenir
Aujourd’hui je meurs
Dans la préparation
De ne jamais mourir
Dans la dépendance
(Ce n’est que dans la mort
Que je n’ai plus besoin
De vous)
Je voudrais
Mourir en vie
Mon fantôme ne vous
Visiterait pas, ne
Vous parlerait pas,
Ne vous posséderait pas
Il nourrirait
Les fleurs. Il ferait tout
Pour que vous le voyiez
Sans jamais le savoir
Aujourd’hui je meurs
En voulant
Tout le contraire
Je veux être
Ailleurs
Je veux être
Avant
Ou après
Je veux être
Autre
Mais partout est ici
Toujours maintenant
Sans moi, inexistant
Aujourd’hui je meurs
Pourquoi pas?
C’est un jour comme un autre