Unfortunately, my life has already lasted more than seven seasons. Everyone agrees that my life used to be much better in its earlier years, that we should have quit years ago, that – as the only original member of the cast left – I really should move on. I’m just waiting for you to return so the show can end the way it’s supposed to end. Then we’ll pull the plug. That’s how you get happily ever after.
I don’t care about your professional dramas. I’m not interested in your fantasy of a job. I’m not interested in finding out how you’re going to solve a crime with methods that don’t exist. I’m interested in the fantasy of human relationships. I want to believe in reciprocity. I want to believe that we’re going to get together in the last season.
Unfortunately, my life has already lasted more than seven seasons. Everyone agrees that my life used to be much better in its earlier years, that we should have quit years ago, that – as the only original member of the cast left – I really should move on. I’m just waiting for you to return so the show can end the way it’s supposed to end. Then we’ll pull the plug. That’s how you get happily ever after.
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Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le dernier
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs Mais ce n’est que mon égo Qui meurt : je ne vous laisse Rien Que toute chose Qui de la vie En vie D’étoile En fleur Et tout Le reste Aujourd’hui je meurs Trouverez-vous Mon cadavre beau? Penserez-vous : il aurait dû Être aimé? Aujourd’hui je meurs Ici ou ailleurs Peu importe Chez moi n’est pas Lieu ou famille Chez moi est amour Chez moi est Dans ma tête : ici ou ailleurs Aujourd’hui je meurs Pense à moi Et je ne serai pas Seul Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le onzième
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs Je suis toujours Près, mais jamais Prêt; il n’y aura Jamais assez d’amour Pour remplir l’espace Inexistant entre moi et la mort Aujourd’hui je meurs Et dès lors Je n’ai plus besoin De vous Quel soulagement J’aurais dû Vous tuer il y a longtemps Aujourd’hui je meurs Enfin Si seulement J’avais pu Toujours mourir Je n’aurais jamais Eu à m’inquiéter De rien Aujourd’hui je meurs Du moment Que je l’accepte Plus rien Plus de mal Plus de douleur Plus du tout Rien Que la respiration Que la drogue Que le post-tout Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le dixième
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs Je l’ai rencontré Il existe On peut mourir En paix Aujourd’hui je meurs Ta main Sur mon avant-bras, Ton avant-bras Sur ma main : pull Aujourd’hui je meurs Irradiez Toutes les distances Fumez tout Mangez tout Jusqu’à ce que vos doigts Tentaculaires transpercent ma peau Je ne suis plus Solide, ma peau Ne brisera pas; Au bout de vos doigts : la lumière Aujourd’hui je meurs Redonnez -le moi. Vous Me le devez. Vous me le devez Pour toutes les absences. On ne peut Offrir à un homme Qu’un dernier repas. Il faut Lui donner chaque dernière chose Jusqu’à ce que mort S’ensuive. Aujourd’hui je meurs Testament : Les autres Savent tout. Donnez-lui Tous mes écrits; dites-lui Que Chaque Mot Est Pour Lui, rétroactivement et à perpétuité, Jusqu’à ce que mort s’ensuive. Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le neuvième
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs Courrez Courrez vers moi Courrez vers moi même si Vous n’arriverez jamais À me rejoindre Je n’ai besoin Que du battement De vos pas Aujourd’hui je meurs Et tout ce que je voudrai En ordre : Respirer, Manger, Dormir; Et puisque quand je dormirai Je ne voudrai plus Manger ou respirer : Dormir, Dormir, Dormir. Aujourd’hui je meurs Avec votre corps Dans ma tête Et comme tout est là Je n’aurai plus besoin De vie Aujourd’hui je meurs Don’t hold back Do not hold back Aujourd’hui je meurs Donnez-moi tout Donnez-moi trop Rien ne sera perdu Je déborderai Tout vous reviendra Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le huitième
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs Et si mes mains Contre votre poitrine Vous propulsent Vers le sol Ce n’est que je désire Ressentir Votre poing contre mon cœur Soudez-vous à mon cœur De votre peau De votre chair De votre sang Tuez-moi Mais faites-le De vos propres mains De sorte que je meurs Dans le toucher Aujourd’hui je meurs Si alors vous voudrez Me couvrir De votre sperme, faites-le Il sera trop tard Aujourd’hui je meurs De votre petit doigt Avez-vous déjà tenu Le petit doigt d’un autre? Ce n’est que cette différence Que je demande Aujourd’hui je meurs Pour ma dernière communion Éliminez toutes les distances Allongez-vous sur mon corps Les uns après les autres Jusqu’à ce que mon corps De lui-même s’enfonce dans la terre Aujourd’hui je meurs J’avais tort J’aurais dû vous laisser Me faire mal tout autant Que je vous fasse mal Aussi Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le septième
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs J’aurais voulu Vous laisser plus Vous laisser mieux Et puis tout ça N’est qu’égoïsme Je vous laisse Shakespeare Vonnegut Montgomery Poulin Aujourd’hui je meurs Pour mon dernier repas : Un bon café Un bon livre De la bonne musique Aujourd’hui je meurs Tenez-moi La main – la mémoire Est courte – je n’aurai Besoin que d’une Seconde pour oublier Que ce ne fût pas Toujours ainsi Aujourd’hui je meurs Après avoir été Rempli de mots, de sorte Que je ne meurs pas seul Quelqu’un Quelque part Sans le savoir Était avec moi Aujourd’hui je meurs Respire C’est comme tout Le reste Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le sixième de
douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs J’ai assez eu J’ai assez vu J’ai tout ressenti Et pourtant Encore Aujourd’hui je meurs Si je l’accepte, Je suis heureux; Si je ne l’accepte pas, Je suis heureux Aujourd’hui je meurs Et il n’y aura personne Pour m’attendre Et même s’il n’y a rien je veux Penser que quelqu’un m’attend Et puis peu importe Je finirai Comme j’ai commencé Je vous attendrai, moi Surtout vous, les inconnus Aujourd’hui je meurs Éclaircissez-moi La tête; je désire Tout ressentir Comme Rien On ne peut exister Que dans l’immobilité Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le cinquième
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs Et vous n’aurez jamais Su comment je vous ai Aimés Aujourd’hui je meurs Attendez Ne me tuez pas Encore Il y a encore de la place Pour changer Aujourd’hui je meurs Je pourrais Me faire à l’idée Mais je devrais prétendre Que la vie est toujours Ainsi Aujourd’hui je meurs Un réveil Une photo Un livre (Oscar Wilde) Une peinture (Kent Monkman) Un cahier Moleskine Un café Un sourire Un « have a good day » à Un bel homme Aujourd’hui je meurs And let it be known That I had everything I ever wanted And it was exactly the same As having none of it Au cours d’un an, je suis mort cinquante-deux fois. Ce qui suit est le quatrième
de douze échantillons des traces écrites laissées par ces cinquante-deux morts. Aujourd’hui je meurs Encore un peu D’amour Aujourd’hui je meurs En demandant Mon dernier repas Tuez-moi Le ventre plein Tuez-moi Le cœur plein Aujourd’hui je meurs Plus rien À dire Aujourd’hui je meurs On pourrait Faire pire |
Sylvain Verstricht
has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake. Archives
December 2020
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