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Le chemin vertical, c’est évidemment celui qui mène aux cieux, à la mort. Pour vouloir renier que c’est plutôt dans le sol que le corps s’enfonce et se décompose, nos ancêtres ont créé une âme qui s’élèvait au delà de ce qui était inconnu pour eux, l'autre côté des nuages, pour rétablir la balance. C’est ce chemin que le chorégraphe anglais Akram Khan explore dans Vertical Road, un spectacle pour huit danseurs qui se transforment en une tribu ancestrale pour la cause. Ils sont vêtus de soutanes blanches et couverts de poudre, comme si on les avait trouvé dans le fond d’une pyramide sous une tonne de poussière. Leurs rituels religieux sont si accélérés qu’ils ont des apparences d’arts martiaux, leurs bras propulsés hors de leur centre de gravité, fouettant l’air et leurs soutanes au passage. Leurs bras s’étendent aussi vers le ciel, où leurs dieux se traduisent souvent en unique rayon de lumière. Il y a un certain abandon dans ce mouvement, du type qui engendre le soulagement. Presque tous les mouvements des danseurs sont synchronisés. Thématiquement, ça marche (la religion, comme le nationalisme, c’est l’effacement de l’individualité); toutefois, artistiquement, ça paraît de plus en plus comme de la paresse. Quand on ajoute à ça tous les clichés chorégraphiques qu’on trouve au long du spectacle (roulement au ralenti d’un couple au sol, une danseuse qui marche dans le vide lorsque soutenue par son partenaire, manipulation à distance de danseurs-marionettes par un de leurs confrères), ça commence à éroder le tout. Malgré l’athlétisme démontré par les danseurs, on ressent une retenue constante dans leur performance. Alors qu’ils devraient paraître en transe dans certaines sections, on peut plutôt remarquer qu’ils attendent tout simplement leur tour. Vertical Road, c’est de la danse tout ce qu’il y a de plus safe. On dirait que le spectacle a d’abord été soumis à un public uniquement composé de mamans, qui ont toutes donné leur approbation. En tant que divertissement, ça passe presque, mais on ne trouve absolument rien de marquant là (même pas un climax dans tout le spectacle). Khan aurait peut-être mieux fait de trouver la mort dans la noirceur du sol après tout, au risque de tomber sur quelques vers. Vertical Road 25-28 janvier à 20h Théâtre Maisonneuve – Place des Arts www.dansedanse.net / laplacedesarts.com 514.842.2112 Billets à partir de 27.60$ |
Sylvain Verstricht
has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake. s.verstricht [at] gmail [dot] com Categories
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