Local Gestures
because the personal is cultural
Here it is, the last dance show of the year. As customary, it is provided by the third-year students of L’École de Danse Contemporaine de Montréal and involves three pieces. The first two come courtesy of Montréal Danse and the last, an original creation for ÉDCM, is by visiting French choreographer Julien Desplantez. Trois peaux, by Jean-Sébastien Lourdais The human body transformed until it is no longer human, transformed until it is animal, but no particular animal: humanimal. Fists instead of hands, hunched over, head hanging low, on all fours. Mouvement half fluid/half stops, the organic interrupted by the robotic. (The music, which could be described as electrogrunts, reflects this aspect.) Sometimes, in passing, the dancers appear to be flexing, with their awkward arm positions. The body shakes, organic, too organic, uncontrollable. The movement is other, less articulated than that of human beings, but it says plenty of other things, things that cannot be understood and that are therefore unsettling. Husk, by George Stamos Already discussed at length here: http://www.localgestures.com/1/post/2012/02/husk-a-review.html Only thing to add: did the costume Rachel Harris wore in the Montréal Danse version lose its dick? Why? Are the third-year students at ÉDCM not all adults? Is it because the show is mostly performed in front of their family and friends? And, most importantly, who cares? L’art n’est pas fait pour les demi-mesures. Il y avait ce fou…, by Julien Desplantez Thank God, the fashion-trash music that opens the piece soon subsides to offer us what school dance shows do best, i.e. the superficial pleasures of excess: a dozen dancers onstage from beginning to end, so much action that the eye cannot take it all in, synchronicity. Did Desplantez steal his small stationary steps from Hofesh Shechter’s Political Mother? If so, good for him. Even though his choreography is not particularly innovative, it’s still less lazy and juvenile than Shechter’s. De la danse-bonbon. December 19-22 at 7:30pm Conservatoire d’art dramatique de Montréal www.edcmtl.com 514.873.4031 ext. 313 Tickets: 18$ / Students: 10$
2 Comments
Je l’avoue, parfois j’aimerais être une personne plus sociale. Mais, la plupart du temps, ce désir meurt lorsque j’écoute les conversations autour de moi, comme cette conversation à propos de films « oscarisables. » Who fucking cares? Alors j’essaie de ne plus entendre; j’essaie de méditer. Je me concentre sur ma respiration. Il y a ces deux femmes assises en face de moi. Je ne vois que leur dos et leurs cheveux, mais je sais qu’elles y sont déjà. Malgré les quelques pieds et le silence qui nous séparent, je suis avec elles, et non pas avec les hommes de chaque côté de moi, dont les bras me frôlent, dont les paroles sont audibles, mais ne veulent (plus) rien dire. Les femmes assises à même le plancher bougent de façon presque imperceptible. Un léger mouvement de tête ici et là, pas synchro, mais ensemble. C’est l’Aube de la chorégraphe Katia-Marie Germain. Dans la petitesse de ses gestes et l’intériorité qui s’en découle, la chorégraphie n’est pas sans rappeler celle d’Erin Flynn. Les yeux des quatre interprètes demeurent fermés. Leur synchro, sentie plutôt que vue, révèle leur connexion psychique. Un beau silence partagé dans un monde de bruit. La pièce aurait aussi bien pu s’appeler Tout est dit, il ne reste rien, mais c’est plutôt celle de Geneviève C. Ferron qui porte ce titre, tout aussi à propos. Phénomène rare : je n’ai pris aucune note durant la performance. Je ne voulais aucune distraction. Je voulais juste porter attention, tout absorber ce que je pouvais absorber. Dans le noir, une montagne de lumières de Noël blanches apparaît, doucement. À ses pieds, cinq jeunes femmes, immobiles. Leurs corps se réveillent, réchauffer par les ampoules, s’activent tranquillement. Elles sont éclairées au minimum, à peine perceptibles. Avec leur mouvement synchro, ralenti, souvent dans des positions où doigts et orteils s'étendent jusqu'au sol, elles ont l’air d’un troupeau s’adonnant à un rituel empreint de religiosité. Elles s’inclinent devant la montagne de lumière. Une jambe s’élève, droite, puis se fracture au genou. Elles arriveront éventuellement, sans empressement, à la rencontre de la source lumineuse, s'y mêleront même. Je veux cette rencontre commune, silencieuse et patiente, avec la lumière. Pendant une heure, à Tangente, je l'ai eue. 6-8 décembre à 19h30 & 9 décembre à 16h Monument-National www.tangente.qc.ca 514.871.2224 Billets : 20$ / Étudiant : 16$ Oublions temporairement le 3, c’est le « third wheel, » et concentrons-nous plutôt sur le 2. C’est ce chiffre qui a marqué le passage de TAO Dance Theater à la Cinquième Salle de la Place des Arts. Deux duos, donc, et un solo coincé entre les deux, la cinquième roue du char.
Premier duo, extrait de Weight x 3, introduction du chorégraphe Tao Ye et de la danseuse, Wang Hao ou Lei Yan. Les deux interprètes apparaissent main dans la main, comme deux enfants qui refusent de se lâcher, sauf pour faire une pirouette ici et là, reprenant immédiatement la main de l’autre comme si c’était une question de vie ou de mort. Chorégraphie aux airs enfantins, donc, mais pour laquelle les danseurs refusent de laisser transparaitre le plaisir sur leurs visages. Leurs mouvements se font miroir ou sont synchros, surtout composés de ballotements de tête, les pieds transportant le corps de part et d’autre, les bras étant évidemment limités. Deuxième extrait de la même pièce, solo de Duan Ni, où la danseuse fait tourner un long bâton autour de son corps. Toujours la même réaction de ma part face à l’accessoire en danse : ce qui est intéressant de l’objet est la contrainte qu’il impose au corps en mouvement, mais il distrait du corps lui-même; je voudrais toujours revoir la même pièce sans l’accessoire. Sinon, ici, ça donne une performance plus appropriée pour une cérémonie d’ouverture aux Olympiques. Enough said. Au final, 2, une pièce qui, contrairement à ses interprètes (Tao Ye et Duan Ni ou Lei Yan), se tient debout. Les danseurs y apparaissent plutôt comme des corps-cadavres manipulés en mouvements isolés, parfois comme des marionnettes suspendus par des fils, abandonnés dans des positions plus inconfortables les unes que les autres. Enfin, une force motrice les habite, mais le corps conserve une fluidité qui les laisse cloués au sol. Ils demeurent accroupis et leurs têtes basses, parallèles au sol, se ballotent comme dans Weight x 3, suivant le mouvement des corps. Ceux-ci sont toujours en relation, souvent près l’un de l’autre, mais jamais en contact. Comme si l’invisibilité de leur visage – qui rappelle le solo If you couldn’t see me (1994) de Trisha Brown – n’était pas assez, les interprètes sont rendus encore plus anonymes. Leurs cranes sont rasés, grisâtres, effaçant les différences entre eux tout comme leurs costumes eux aussi gris, et ils sont souvent dos au public. Même lors que leur visage devient visible, ils se cachent derrière leurs paupières, presque toujours fermées. Ce sont ces contraintes, multiples mais cohérentes, qui élèvent 2 au-dessus des pièces qui la précèdent. www.dansedanse.net www.facebook.com/TAO.Dance.Theater www.youtube.com/user/TDT1026 |
Sylvain Verstricht
has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake. s.verstricht [at] gmail [dot] com Categories
All
|